Toujours le marasme pour les compagnies aériennes américaines

Y aura-t-il une compagnie aérienne américaine pour survivre aux attentats du 11 septembre? Un an après, la question est toujours d'actualité. Les résultats publiés cette semaine par American Airlines, Delta et United le prouvent. Les pertes des grands du secteur sont toujours imposantes, quelquefois plus importantes que les prévisions. Pas une compagnie n'entrevoit pour l'instant la moindre reprise.Dernière compagnie à avoir publié ses résultats, United Airlines est actuellement sur le fil du rasoir. Cette semaine, la compagnie n'avait pas exclu de se mettre sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites. Vendredi, elle a nuancé son propos, jugeant que finalement, le dépôt de bilan n'était pas inéluctable. Et pourtant, sa situation financière est inquiétante. Sa perte hors éléments exceptionnels ressort à 8,82 dollars par titre, de 19% plus importante que les attentes de Wall Street. La perte nette, qui devrait se creuser en fin d'année, s'établit à 15,57 dollars par titre, moins élevée toutefois que celle de l'an dernier (21,43 dollars par action). Sur les neuf premiers mois de l'année, United a perdu en net 1,7 milliard de dollars.Le numéro 1 du marché, American Airlines, a enregistré une perte nette de 924 millions de dollars sur le troisième trimestre, portant son déficit sur les neuf premiers mois de l'année à environ 3 milliards de dollars. Pour le quatrième trimestre, à défaut de chiffre précis, le groupe prévoit une perte supérieure à celle du troisième. Avant lui, Delta avait un peu rassuré avec un résultat moins mauvais que celui annoncé lors d'un "profit warning" un mois plus tôt. Seul groupe à tirer son épingle du jeu, la compagnie "low cost" (à bas prix) Southwest a enregistré un bénéfice net de 75 millions de dollars.Sur 2002, les compagnies devraient publier des pertes cumulées d'environ 7,1 milliards de dollars, c'est-à-dire un niveau à peine inférieur à celui de l'an dernier (7,7 milliards de dollars).Au centre du problème : la demande qui n'a toujours pas redémarré. Le chiffre d'affaires de United a baissé de 9% à 3,7 milliards de dollars ce trimestre par rapport à la même période l'an passé, un trimestre marqué par les attentats de New York. Sur les neuf premiers mois, le recul est de 18%. American a vu ses ventes à peine progresser de 2% à 4,94 milliards de dollars, tandis que les revenus de Delta Airlines sont en berne au troisième trimestre, à 3,4 milliards, et en baisse de 9% sur un an. Selon une analyse de S&P, la contraction généralisée de la demande est particulièrement due aux économies faites par les entreprises sur leur budget voyages, les entraînant à bouder les classes affaires et à limiter les déplacements. Une tendance qui, conjuguée aux effets de la hausse des prix du fioul et des coûts occasionnés par les mesures de sécurité renforcées - sans parler des répercussions de l'attentat de Bali - conduit les compagnies au marasme financier pur et simple. Du coup, en attendant la reprise, chacun s'emploie à réduire ses coûts. Jeudi, Delta annonçait 7.000 suppressions d'emplois supplémentaires, en plus du report de livraisons de 29 Boeing, initialement attendus en 2003 et 2004. American a fait de même pour 34 Boeing. Quant à United, la compagnie négocie actuellement avec les syndicats une baisse de la masse salariale et des coûts d'exploitation afin d'économiser 5,8 milliards de dollars en 5 ans et demi.
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