Internet rapide (enfin) pas cher...

La nouvelle n'a pas encore eu tout le retentissement qu'elle mérite. Avant la fin octobre, il sera pourtant possible de disposer d'une connexion à Internet à haut débit pour moins de 200 de nos francs, c'est à dire 29,99 euros par mois, tout compris. Une révolution pour un marché qui affichait jusqu'ici des prix jamais inférieurs à 45 euros. Une chance aussi pour que l'Internet rapide sur les lignes téléphoniques classiques - via la technologie ADSL - connaisse enfin une certaine démocratisation. A l'origine de cette baisse radicale des tarifs - de plus d'un tiers - il y a d'abord les effets enfin perceptibles du travail que mène depuis de longs mois l'Autorité de régulation des télécommunications (ART). Depuis l'ouverture à la concurrence des télécommunications, le régulateur négocie avec France Télécom les tarifs auxquels l'opérateur historique ouvre son réseau en différents points à ses concurrents. Mais ce travail de longue haleine, d'une complexité technique colossale, avait tardé à porter ses fruits. Certes, ce retard dans le développement d'offres bon marché était dû à la capacité certaine de France Télécom à résister à de trop rapides pertes de parts de marché. Mais les opérateurs et fournisseurs d'accès à Internet privés, épuisés financièrement par les excès de la période faste, par le retournement brutal du marché et par le tarissement de leurs sources de financement, ne pouvaient guère jouer avec leurs marges. En juillet, le régulateur a donc donné un nouveau signal qui, cette fois, a été entendu, en obtenant une baisse de 40 % des tarifs d'interconnexion de l'opérateur historique. Et pour que Wanadoo, la filiale de France Télécom, ne soit pas tentée d'asphyxier ses concurrents, l'ART avait demandé que les conditions techniques et financières soient disponibles de façon à ce que les opérateurs alternatifs puissent fournir leurs offres au même moment que l'opérateur historique. Une façon de tirer les leçons du passé qui se révèle habile. Il reste pour l'heure que le signal n'a été entendu que par un seul opérateur, et - de façon inattendue - par le seul acteur indépendant du marché de l'Internet : Free. Se défendant de vendre à perte, lui seul se positionne à ce niveau de prix pour une offre de vrai haut-débit à 512 kilobits par seconde, quand ses concurrents, tous intégrés dans de grands groupes européens (Tiscali, Wanadoo/France Télécom, Club Internet/T-Online, AOL), proposent ou s'apprêtent à proposer une offre à "moyen débit" de 128 kilobits par seconde. Mais, à l'approche des fêtes de fin d'année, on peut gager que ces positionnements ne resteront pas figés, tant l'initiative de Free répond à un besoin du marché. L'Hexagone compte en effet 840.000 abonnés ADSL. Les nouveaux abonnés sont près de 25.000 chaque semaine et la barre du million et demi pourrait être franchie d'autant plus allègrement d'ici la fin décembre que les différents opérateurs se rapprocheront des tarifs pratiqués par Free.
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