L'enquête boursière sur AOL devrait être élargie

Une fois dans le collimateur de la SEC, une entreprise américaine a décidément du souci à se faire. Les enquêteurs de la Securities & Exchange Commission s'apprêteraient en effet, selon la presse anglo-saxonne, à élargir leurs investigations sur AOL Time Warner. Le premier groupe mondial de médias fait déjà l'objet d'une enquête sur ses pratiques comptables, notamment ses relations commerciales avec des opérateurs de télécommunications. Mais un nouveau dossier est en train de s'ouvrir, qui porte sur les cessions massives d'actions AOL réalisées ces derniers mois par les dirigeants du groupe.Le Financial Times explique ainsi que quinze dirigeants et administrateurs du groupe, dont son président Steve Case, ont réalisé au total plus de 500 millions de dollars de plus-values à l'occasion de cessions de titres AOL. Les transactions concernées ont eu lieu entre le moment où le groupe a réaffirmé ses prévisions financières optimistes et celui où il les a abaissées.Par ailleurs, une plainte récemment déposée contre AOL par des actionnaires soutient que le groupe a fait des déclarations trompeuses sur son chiffre d'affaires depuis le troisième trimestre 2000 alors même que ses dirigeants vendaient des actions tout en étant en possession "d'informations contradictoires dissimulées". Les ventes de titres visées ont eu lieu entre février et mai 2001 par l'ancien directeur général du groupe Robert Pittman, démissionné le mois dernier, et par David Colburn, l'ex-directeur de la division "Business Affairs", en charge notamment des partenariats du groupe.La perspective de nouvelles investigations tombe mal pour le groupe : la semaine dernière, il avait reconnu que sa branche Internet, AOL avait surestimé de 49 millions de dollars les revenus tirés de trois accords de partenariat commercial. La portée limitée des irrégularités avait soulagé les investisseurs. Mais l'examen approfondi des contrats publicitaires et commerciaux engagé par les groupes n'est pas terminé et pourrait révéler de nouveaux éléments, notamment sur le chiffres d'affaires réalisé dans le cadre de partenariats avec des sites de commerce électronique. Certains analystes redoutent en outre de nouvelles révélations sur les liens entre AOL et certaines des "brebis galeuses" de Wall Street, comme WorldCom ou Qwest.Des craintes qui alimentent la baisse de l'action AOL : à la mi-séance vendredi, le titre cédait 7,8% à 12,98 dollars.
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