Cisco s'envole ? La belle affaire...

Les investisseurs américains font parfois feu de tout bois. En publiant un bénéfice par action trimestriel supérieur de 2 cents au consensus des analystes de Wall Street, l'équipementier de télécommunications Cisco Systems a vu son action bondir de 24,4 % à 16,3 dollars mercredi, entraînant dans son sillage l'ensemble des valeurs technologiques de la planète, avant que celles-ci rétrocèdent une partie de leurs gains en fin de semaine. Mercredi toujours, le Nasdaq composite a bondi de 7,8 %, enregistrant ainsi sa plus forte hausse en treize mois, tandis que le Nasdaq 100, indice qui fédère les cent valeurs les plus représentatives de la plate-forme électronique, grimpait de 10,62 % ! Or, les commentaires de John Chambers, le président de Cisco, étaient-ils à la hauteur de cet emballement ? Pas vraiment. Celui-ci s'est révélé très prudent pour l'avenir et même s'il semble que le pire soit derrière l'entreprise de San Jose, elle ne prévoit qu'une faible embellie de son chiffre d'affaires pour le trimestre en cours et une hausse de 5 % de ses commandes...Des propos mesurés qui font écho aux perspectives dressées par les cabinets Gartner Dataquest et IDC, selon lesquels les budgets des entreprises en matière de télécommunications, en nette réduction depuis deux ans, devraient rester stables jusqu'au courant 2003. Dans ces conditions, l'envolée mercredi des titres des concurrents de Cisco Systems (Juniper Networks, Lucent...) laisse d'autant plus perplexe que la société a peu ou prou indiqué que ses parts de marché se maintenaient, voire augmentaient dans certains domaines d'activité. Toute aussi surprenante est la flambée de titres dont l'activité n'a rien à voir avec celle de Cisco, comme Amazon.com qui a bondi de 7,5 % mercredi. Un phénomène moutonnier qui n'est pas sans rappeler le bon vieux des temps de ce qu'il convenait d'appeler les "TMT" voilà deux ans encore. Mais qui, in fine, est vraiment susceptible de profiter d'une amélioration de l'activité de Cisco Systems ? Selon Goldman Sachs, des contractants tels que Broadcom ou Marvell Technology figureraient en première ligne. Mais il est peu probable que la hausse de ces valeurs moyennes, si elle se confirmait dans les semaines à venir, justifie un rebond pérenne du Nasdaq.
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