Tous des pourris, sauf mon patron !

Les salariés américains ont quand même du mérite. Leurs patrons - en tout cas certains - ont beau avoir confondu argent de l'entreprise et portefeuille personnel, précipité une débandade à Wall Street qui risque de les priver de leur retraite, les mettre, surtout s'ils ont plus de 50 ans, à la porte pour réduire les coûts, ils les aiment plus qu'avant. C'est en tout cas ce que vient de découvrir une étude publiée la semaine dernière. Certes, en tant que catégorie générale, les PDG américains ne sont pas particulièrement populaires.L'affection du public, qui avait atteint des sommets en 2000, quand l'économie tournait à plein régime, avec un pourcentage de 28%, a plongé à 13% actuellement. En revanche, le pourcentage de salariés déclarant faire confiance à leur propre hiérarchie est passé de 31% en 1991, en pleine récession, à 40% en 2000, 41% en 2001, en l'occurrence après les attentats du 11 septembre, et .... 43% en 2003. Les explications sont variées.Ainsi, si les salariés aiment leur propre patron, c'est parfois parce que, comparé aux pourris qui ont fait la une des journaux, celui qui les gouverne leur apparaît paré de toutes les vertus. Le fait est aussi que les patrons qui ne se sont pas fait emmener en prison menottes aux poignets ont fait des efforts pour être plus proches de leurs collaborateurs. Ce qui les a rendu du coup plus "aimables". Mais les PDG dans leur ensemble auraient pu obtenir une meilleure note s'ils avaient condamné publiquement et fortement les pratiques de leurs homologues dans les autres entreprises, remarquent les auteurs du rapport.Enfin, si les employés font confiance au chef en ce moment, c'est aussi grâce à l'Irak. En ces temps d'incertitudes et de dangers, ils valorisent le leadership, que ce soit celui du président des Etats-Unis ou celui de leur entreprise. Reste que les salariés ont été échaudés. Et pas seulement ceux d'Enron, qui avaient une confiance particulièrement grande dans leurs dirigeants. D'ailleurs, que demandent désormais les salariés à leur patron ? Qu'il soit honnête. 24% des personnes interrogées placent cette qualité au premier rang, ou même plus, puisque la qualité qui vient en deuxième position (16%) est proche de la première : c'est l'éthique. La créativité et l'art de la décision, deux qualités que l'on pourrait croire nécessaires à un bon patron, arrivent... en dernières positions.
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