L'euro continue sa chute

L'euro continue son reflux. Vers 7 heures ce matin, la monnaie unique a passé le seuil des 1,10 dollar, tombant jusqu'à 1,0985 dollar aux alentours de 7h20. Une heure auparavant, il fallait 1,1071 dollar pour obtenir un euro. Dans la journée, la monnaie unique a fluctué aux alentours de 1,10 dollar avant de retomber fortement en fin de journée. Vers 18 heures, il ne fallait plus que 1,0952 dollars pour un euro.Cette nouvelle rechute est intervenu après la publication d'un très encourageant indice d'activité industrielle de la Fed de Philadelphie, qui est passé de 8,3 en juillet à 22,1 en août. Un chiffre surprenant, car les analystes n'attendaient en moyenne qu'une hausse de deux points. Cet indice, auquel s'ajoutent les bons chiffres de l'indice composite et des inscriptions hebdomadaires au chômage, confirme les anticipations de croissance des opérateurs. Malgré la déception suscitée mardi par l'indice de confiance des consommateurs américains, les opérateurs continuent de croire en une reprise solide menée par l'investissement outre-Atlantique. Ces perspectives confirment surtout que le différentiel de croissance entre les Etats-Unis et la zone euro risque de se creuser. Et les chiffres publiés ces derniers jours sur le Vieux continent ont enfoncé le clou et renversé durablement la vapeur sur le marché des changes. Le détail du PIB allemand a ainsi confirmé ce que chacun craignait : la demande intérieure reste au plus bas et la contribution du commerce extérieur est très négative. La consommation des ménages est ainsi restée stable, tandis que l'investissement progresse légèrement (+0,2%). Mais les exportations ont fortement chuté (-2,3%), rendant la contribution de la demande externe particulièrement négative (-0,5%). Du coup, la croissance a surtout été soutenue par les dépenses des administrations publiques, qui augmentent de 1,3%. Un chiffre inquiétant pour les opérateurs et pour l'euro puisque c'est donc le déficit public qui soutient l'activité outre-Rhin. Selon Guilhem Savry, économiste chez CDC-Ixis, l'Allemagne devrait être le premier pays de la zone euro à connaître la reprise. Mais ce rebond ne devrait pas intervenir avant le dernier trimestre 2003. A ce moment, selon les anticipations des marchés, les Etats-Unis devraient déjà avoir repris leur envol. Logiquement donc, les opérateurs vendent leurs obligations européennes pour se repositionner sur les marchés action américains, ce qui accroît la demande en dollars et inonde le marché d'euros. Interrogé par Reuters, un stratégiste britannique signalait ainsi une "forte intensité des ventes d'euros". Cette réaction aux mauvais chiffres européens est nouvelle et de bien mauvais augure pour la monnaie unique. "Pour la première fois, le marché des changes se concentre sur les mauvaises conditions dans l'eurozone", souligne ainsi Derek Halpenny, économiste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi interrogé par l'AFP. Jusqu'ici l'euro baissait surtout dans la foulée des bons chiffres américains. Reste que cette baisse rapide de l'euro, si elle se confirmait, pourrait, à terme, donner un coup de fouet salutaire à la croissance du commerce extérieur des pays de la zone euro. Mais il faudra du temps et les entreprises, elles, ont surtout besoin d'une stabilité sur le marché des changes.La Suède toujours réticente à l'euroLe "oui" à l'euro semble encore à la traîne avant le réferendum du 14 septembre. Un sondage réalisé par Gallup pour la chaîne locale TV4 révèle que l'opposition à la monnaie unique est passée de 45% à 47% en un mois. Le camp du 'oui", lui, reste stable à 35%. Il reste 18% d'électeurs indécis. Parallèlement, un sondage réalisé pour le quotidien DN montre une stabilité du 'non" à 49%, tandis que le "oui" gagne quatre points à 39%. La campagne énergique du Premier ministre Göran Persson semble donc bien peiner à convaincre ses compatriotes. Malgré ses efforts pour montrer que la Suède sera moins dépendante des spéculateurs et sera plus à même de créer des emplois, les Suédois restent très attachés à la couronne. Cette dernière a cependant encore mal réagi à ces nouveaux sondages: elle perdait 0,13% en milieu de matinée à 9,23 couronnes pour un euro.
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