Les ennuis judiciaires de Bayer pèsent sur le titre

Au coeur d'une tourmente juridique, le titre du groupe pharmaceutique Bayer enchaîne les baisses depuis le début de la semaine. Mercredi en fin d'après-midi, il dégringole encore de 7,96% à 11,33 euros. Mardi, il a plongé de 13,86% après un recul de presque 10% lundi.Ce désaveu des marchés est dû au procès qui s'est ouvert au Texas la semaine dernière, et dont l'issue - pour l'instant impossible à pronostiquer - pourrait coûter très cher au groupe. "Il est impossible de prévoir le déroulement du procès aux Etats-Unis. Nous allons surveiller attentivement la situation et étudier la question d'éventuelles provisions dans le futur", a indiqué le patron du groupe Werner Henning, lors d'une conférence d'analystes à Francfort. Le procès qui se tient actuellement met en cause l'un des médicaments vedette du groupe, l'anticholestérol Lipobay-Baycol dans la mort d'une centaine de personnes. En août 2001, le médicament avait été retiré du marché, après le recensement d'une cinquantaine de décès causés par de graves affections musculaires. Depuis, les plaintes se sont accumulées à l'encontre de Bayer pour avoisiner les 7.800, selon les chiffres publiés par le groupe pharmaceutique, certaines sources bancaires évoquant 15.000 cas.Pour l'instant, Bayer a réglé à l'amiable 420 litiges pour 125 millions de dollars, soit 270.000 dollars en moyenne. Il envisagerait de verser dans certains cas 1,25 million de dollars de dédommagement. Mais l'affaire pourrait lui coûter bien plus cher. C'est surtout le niveau de responsabilité de Bayer qui fera pencher la balance dans la décision du tribunal. Si sa négligence est prouvée, cela pourrait coûter, selon certains observateurs, jusqu'à 10 milliards d'euros, une somme supérieure à la capitalisation du groupe. De récents articles de presse affirment même que les dirigeants de Bayer connaissaient les risques du médicament depuis 4 ans. Si le procès confirmait la volonté de dissimulation, l'assurance ne couvrirait alors pas les dédommagements dont Bayer devrait s'acquitter. Werner Henning a en outre indiqué que le résultat opérationnel du groupe en 2002 avait été "très décevant." Sur les trois premiers mois de 2002, le retrait du "blockbuster" Lipobay avait déjà amputé de 800 millions d'euros le résultat d'exploitation de Bayer.
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