Manchester United affiche avec insolence ses bénéfices

Manchester United a une nouvelle fois prouvé qu'il était un exemple pour tous les autres clubs de football. Du moins sur le plan financier. Pour son exercice annuel clos le 31 juillet dernier, le club mancunien a annoncé une progression de son bénéfice imposable de 22% à 39,3 millions de livres. Le bénéfice opérationnel avant amortissement des transactions sur les joueurs et éléments exceptionnels est en hausse de 45% à 50 millions de livres. Manchester United s'offre même le luxe d'augmenter son dividende de base de 19% à 2,5 pence par action et d'ajouter un dividende exceptionnel de 1,5 penny par action. L'année a été particulièrement favorable au club, malgré des résultats sportifs mi-figue, mi-raisin (s'il a été champion d'Angleterre, le club a échoué en quarts de finale de la Ligue des Champions). Pour autant, les droits de retransmission ont été revus à la hausse (+8,21%) ainsi que les revenus issus du partenariat avec Nike (+12%). A noter, par ailleurs, que les "red devils" ont encaissé 4,7 millions de livres supplémentaires du fait de la tournée américaine du club et de l'accueil dans leur stade d'Old Trafford de la finale de la Ligue des Champions 2003. Du coup, le chiffre d'affaires global du club progresse de 18% en un an à 173 millions de livres. Parallèlement, les coûts ont été plutôt bien maîtrisés. Malgré une hausse en valeur absolue des salaires de 12%, le ratio salaires sur chiffre d'affaires reste en deçà du plafond de 50% fixé par le club, à 46%. On est là bien loin des chiffres alarmants affichés par certains clubs où les trois quarts des revenus sont engloutis par les salaires des joueurs. Pour couronner le tout, le club a encaissé 12,9 millions de livres grâce aux transactions sur les joueurs. Malgré les provisions de 4,5 millions de livres passées pour la vente de Veron à Chelsea, le club bénéficie évidemment de la cession de David Beckham au Real Madrid, qui lui a permis d'empocher immédiatement 15,9 millions de livres, et qui lui promet des revenus complémentaires dans les années à venir (lire ci-contre). Salaires et transferts ne semblent donc plus un réel problème pour le club mancunien. Ce dernier peut afficher un bilan des plus solides avec une importante génération de liquidités. En 2002/2003, Manchester United a ainsi pu tirer de son activité 28,6 millions de livres de cash. Un an auparavant, la balance de liquidités était presque à l'équilibre (+900.000 livres). Comme le club n'est pratiquement plus endetté, l'avenir peut être envisagé avec sérénité du côté d'Old Trafford. Là encore, Manchester United fait figure d'exception non seulement au Royaume-Uni, mais aussi en Europe. David Gill, le directeur général du groupe peut donc se dire confiant pour l'exercice 2003/2004. Il a d'ailleurs dans un communiqué affiché sa stratégie pour les années à venir. Une stratégie qui repose sur quatre piliers: le maintien des résultats sportifs, la hausse des droits télévisuels, le développement de la "marque MU" et la "conversion des fans en clients". Dans cette optique, le club entend passer d'une base de fans de 1,9 million de personnes à travers le monde à 3,5 millions en 2005. Au vu de ces résultats et de ces perspectives, nul doute que les appétits des éventuels prédateurs devraient encore s'aiguiser autour du club. Sont cités pour le moment comme repreneurs éventuels un investisseur russe ou des milliardaires irlandais proche de l'entraîneur Alex Fergusson. De fait, les choses bougent puisque le titre a doublé de valeur depuis janvier et a gagné 12,5% au cours des quinze derniers jours dans des volumes importants. En attendant, l'action reculait légèrement mardi soir, à 196,25 pence (-1,88%).
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