Les télécoms, championnes des augmentations de capital

France Télécom enchaîne les records. Après en avoir établi un (battu depuis par Vivendi) en publiant une perte nette 2002 de 20,7 milliards d'euros, il vient d'en inscrire un nouveau ce lundi avec son augmentation de capital: elle est la plus importante jamais réalisée en Europe. Et de loin, puisque le second, BT (ex British Telecom), n'avait levé en juin 2001 "que" 5,9 milliards de livres (9,26 milliards d'euros).Il convient bien sûr de relever que la participation de l'Etat, à hauteur de 9 milliards d'euros, fausse quelque peu les données dans le cas de France Télécom. Mais l'opération annoncée lundi matin confirme tout de même un phénomène: les opérateurs télécoms ont été ces dernières années les groupes les plus gourmands en capitaux sur le marché primaire. Ainsi, selon l'agence Reuters, après France Télécom et BT, c'est KPN (l'opérateur téléphonique néerlandais) qui arrive sur la troisième marche du podium des augmentations de capital, avec les 5 milliards d'euros levés en décembre 2001.Un palmarès aisément compréhensible lorsque l'on se souvient que les acquisitions payées à prix d'or par les opérateurs ont gonflé leur endettement et surtout ont fait fondre leur fonds propres en raison des multiples dépréciations. Bref, à chaque fois, ces augmentations de capital n'étaient pas destinées à financer un quelconque développement, mais constituaient bien (ce qui est encore le cas aujourd'hui avec France Télécom) une solution d'urgence destinée à assainir les comptes.Cela a également été vrai pour Ericsson, qui représente un autre segment des télécoms, celui des équipementiers, au sein de ce classement. Le Suédois, qui a levé 29,5 milliards de couronnes (3,2 milliards d'euros) en septembre dernier se classe cinquième (voir ci-contre).Enfin, un autre tendance se révèle peu à peu. Les assureurs, nombreux à devoir reconstituer leurs fonds propres après la chute des marchés, viennent jouer les trouble-fêtes au sein de ce classement. Si Zurich Financial (avec les 2,5 milliards d'euros récoltés sur le marché à l'automne) ne peut pas jouer les premiers rôles, Allianz occupera quant à lui le quatrième rang du classement, une fois levés - vers la fin avril - les 3,5 à 4 milliards d'euros évoqués la semaine passée (voir ci-contre). Et les rumeurs concernant d'autres groupes du secteur pourraient bien refaire surface si les marchés repartaient clairement à la baisse...
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