Credit Suisse First Boston (CSFB), banque d'investissement de Credit Suisse Group, a fini par céder aux sirènes des acheteurs et vend Pershing, sa filale de compensation financière, à Bank of New York. Après avoir longtemps résisté, CS Group s'est rendu à l'évidence: pour faire face à ses difficultés actuelles et rentrer du "cash", il lui faut céder certains de ses plus beaux actifs. En janvier 2002, les dirigeants de CS Group indiquaient recevoir de nombreuses marques d'intérêt pour Pershing mais ajoutaient que leur intention était de développer cette filiale acquise par CSFB au moment du rachat en 2000 de Donaldson Lufkin & Jenrette pour 11,5 milliards de dollars. Mais entre temps, la situation des banques d'affaires s'est considérablement dégradée. Ainsi, au troisième trimestre, CS Group a enregistré une perte d'exploitation de 1,48 milliard de dollars dont 425 millions pour CSFB.C'est dans ce contexte difficile qu'il faut comprendre la cession de Pershing pour 2 milliards de dollars. Selon le communiqué publié par CS Group, outre le versement de cette somme, la Bank of New York s'engage à rembourser un prêt de 480 millions de dollars accordé à Pershing, et à verser 50 millions de dollars supplémentaires à CSFB, si la société réalise de bonnes performances. Selon John Mack, directeur général de CSFB et co-directeur du Credit Suisse Group, cette opération "va permettre à CSFB de renforcer ses ressources". Suite à cette opération, le CSFB et le CSG vont pouvoir effacer environ 500 millions de dollars de goodwill dans leurs comptes et réduire leurs avoirs à risques de 1,8 milliard de dollars. Cette transaction va néanmoins se traduire dans les comptes de CS Group par une perte après impôts d'environ 250 millions de dollars.Pershing est un leader dans les services financiers, comptant un portefeuille de 850 clients professionnels de la finance dans le monde entier. C'est la deuxième société de compensation financière américaine. Par elle, transitent près de 10 % des transactions de la Bourse de New York. Et même si son activité avait pâti de la baisse des marchés et de l'arrivée de nouveaux entrants, plusieurs acquéreurs potentiels avaient été cités dans la presse. Outre Bank of New York qui l'a donc finalement emporté, les noms de Fidelity Investment et de la banque d'investissement Bear Stearns avaient également circulé.A la Bourse de Zurich, l'action CS Group gagne 0,63% en fin de séance à 31,85 francs suisses.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:39

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