Le paradoxe Bernheim

La finance italienne n'est pas avare de surprises et de retournements de situation. Pourtant, il y a fort à parier qu'Antoine Bernheim, ancien associé gérant de la banque Lazard, ne s'attendait pas à connaître un retour aux affaires aussi mouvementé. Réinstallé l'an dernier à 78 ans dans son fauteuil à la tête de Generali, premier assureur transalpin, il pensait probablement savourer sa revanche, lui qui avait été débarqué brutalement deux ans plus tôt. Certains lui prêtaient même l'intention de secouer l'assurance européenne et de réveiller par là même la belle endormie de Trieste.Hélàs, ces plans ont dû céder la place à une préoccupation beaucoup plus pressante, à savoir sauver son siège. Revenu aux affaires grâce à l'habileté de la banque d'affaires Mediobanca et de son administrateur délégué Vincenzo Maranghi, Antoine Bernheim a déclenché une véritable tempête au sein du capitalisme italien. Unicredito, courroucé par les méthodes de Maranghi, entend bien avoir sa tête, et ne désespère pas de voir tomber celle de Bernheim par la même occasion.Oubliés les rêves de conquête et de développement. Generali, secoué par la crise intestine au sein de son actionnariat, en a appelé à Vincent Bolloré pour tenter de conforter son management. Très proche de Bernheim, l'homme d'affaires breton s'est exécuté et a mis quelques centaines de millions d'euros sur la table pour soutenir son ami. Pendant ce temps, de prédateur Generali est devenue la proie la plus exposée de l'assurance européenne.
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