Les objectifs de Renault déçoivent

C'est bien du côté des perspectives - alors qu'ils attendent un marché encore sous pression en 2003 - que les analystes situaient l'enjeu de la publication de résultats annuels de Renault, la question étant de savoir si le redressement des résultats pourra se poursuivre dans les mois à venir. Et force est de constater que sur ce plan, c'est la déception qui l'emporte. D'abord chez les investisseurs, comme le montre le repli de l'action, qui au lendemain de l'annonce du groupe lâche 6,48% à la clôture, à 38,95 euros. Mais aussi chez les analystes. Certes, il est peut-être un peu tôt pour que le constructeur apporte - comme le souhaitait Aurel-Leven - des réponses sur la manière dont Nissan peut à l'avenir maintenir sa contribution à un haut niveau.Mais les observateurs attendaient aussi que Renault annonce une progression future de ses marges. Ce qui ne sera pas la cas. Car, parlant encore d'un "environnement incertain", Renault a indiqué viser pour 2003 "un chiffre d'affaires en croissance par rapport à 2002 et une marge opérationnelle de l'ordre de 4% du chiffre d'affaires". Un chiffre qui "n'implique aucune amélioration ou presque de sa rentabilité", observe Pierre-Yves Quemener, analyste chez CIC Securities cité par l'AFP, "alors même que Renault remplace son coeur de gamme".En revanche, les comptes publiés au titre de l'exercice précédent n'ont pas provoqué de surprise majeure. Il faut dire qu'avec les nombreuses indications déjà données par le constructeur, les analystes avaient facilement pu appréhender les résultats. En premier lieu, et compte tenu des ventes en volume annoncées en janvier, le marché visait un chiffre d'affaires pratiquement stable. Ce qui a bien été le cas. A 36,336 milliards d'euros, les revenus du groupe n'ont reculé que de 0,04% par rapport à 2001.Renault avait également rappelé en janvier qu'il n'aurait aucun mal à atteindre une marge opérationnelle correspondant à 2% du chiffre d'affaires. Les données publiés mardi soir l'ont également confirmé. A 896 millions d'euros, la marge opérationnelle représente près de 2,5% des ventes du groupe, contre 1,3% en 2001. Il faudra même désormais s'habituer à des niveaux de marges encore plus élevés pour la firme de Boulogne. Car Renault a adopté la norme IAS 38, qui lui permet désormais d'immobiliser les frais de développement des nouveaux modèles. L'effet est largement bénéfique pour les résultats et dans cette configuration, la marge opérationnelle se monte à 1,48 milliard d'euros. Un chiffre au-delà des pronostics des professionnels et qui représente 4,1% du chiffre d'affaires.Enfin, Renault ayant auparavant annoncé que Nissan apporterait une contribution de 1,33 milliard d'euros à ses comptes, les observateurs n'attendaient pas plus de surprise du côté du résultat net. Il est finalement ressorti à 1,36 milliard d'euros (+29,3%) selon les anciennes normes comptables et à 1,96 milliard d'euros selon le principe de l'IAS 38. Les analystes attendaient en moyenne un chiffre de 1,99 milliard d'euros dans cette dernière configuration.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.