Ce sont de brillants résultats qu'a engrangés la banque franco-belge Dexia pour son deuxième trimestre. L'établissement spécialisé dans le financement des collectivités locales a en effet enregistré sur cette période une progression de 15,8% de son résultat net part du groupe, à 446 millions d'euros, là où les analystes sondés par Reuters prévoyaient un repli de 13% à 331 millions. Révélés prématurément, jeudi dans l'après-midi, ces résultats ont provoqué une envolée de l'action.Les résultats de Dexia pour le deuxième trimestre de l'année avaient en effet de quoi susciter une forte réaction en Bourse. Car ils surprennent par leur robustesse. Alors que les observateurs attendaient une baisse des bénéfices liée à la force de l'euro et à l'absence des fortes plus-values encaissées un an plus tôt, c'est donc en fait une progression sensible qui a été observée.La baisse des plus-values sur un an a certes occasionné un repli de 4,8% du produit net bancaire de Dexia. Mais hors éléments exceptionnels et à taux de change constants, le PNB a augmenté de 8,7%. Une performance qui reflète en particulier la très bonne tenue du principal métier du groupe, les services financiers au secteur public.Aux bons résultats de l'activité commerciale de Dexia sont venus s'ajouter les effets de la maîtrise des coûts. Le groupe bancaire a diminué ses charges d'exploitation de 7,8% en un an (-1,7% hors éléments exceptionnels et variations de changes). Dans ces conditions, le résultat brut d'exploitation sous-jacent a enregistré une forte hausse de 19,4%. Mais c'est la chute des provisions pour risques qui a eu l'impact le plus important pour les résultats du trimestre. La charge nette du risque est en effet passée en un an de 94 millions d'euros à 6 millions... Explication principale: les comptes du deuxième trimestre 2002 avaient été amputés par de lourdes provisions au titre des opérations - désastreuses - d'octrois de crédits à des clients néerlandais, destinés à l'achat d'actions. Mais le lourd contentieux qui en a résulté est en cours de résolution. Si bien que le deuxième trimestre 2003 a bénéficié à l'inverse d'une reprise de provisions de 18 millions d'euros sur ce dossier.Au bout du compte, Dexia a donc enregistré sur le trimestre une progression de 15,8% de son résultat net. Et hors éléments exceptionnels, la performance est encore plus impressionnante, avec un gain de 44%.Commentant ces résultats, Pierre Richard, administrateur délégué de Dexia, a estimé que le groupe est désormais "reparti, sauf imprévu, sur les rails de la croissance". Ce qui lui permet de discerner maintenant une "perspective plus prometteuse en matière de revenus". Du coup, le groupe estime désormais "pouvoir réaliser une augmentation de son bénéfice par action de l'ordre de +5% à +10%" pour l'ensemble de 2003.De tels résultats ne pouvaient qu'être bien accueillis par les investisseurs. Et de fait, la publication jeudi peu après 16 h par l'AFP, sans respecter l'embargo prévu jusqu'à la clôture du marché, d'une dépêche donnant le montant du bénéfice net de la banque a suscité une envolée immédiate des cours. L'action a alors été suspendue à la demande de la Commission bancaire belge.Finalement, à la reprise des cotations, à 17h15, le titre a confirmé son bond en avant, gagnant 5,13% à 12,30 euros à la clôture. Vendredi, l'action poursuit sa hausse, avec une progression de 2,03%, à 12,55 euros, en fin de séance.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:45

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