Pierre Bilger renonce à son indemnité de départ d'Alstom

"Ne pas être un objet de scandale": c'est par ces mots que Pierre Bilger, l'ancien PDG d'Alstom, a expliqué dans une lettre adressée à son successeur Patrick Kron qu'il renonçait à ses indemnités de départ, lesquelles font l'objet d'une vive polémique depuis plusieurs mois."Pierre Bilger a informé le Conseil d'Administration par lettre du 14 août qu'il renonçait à son indemnité de départ ainsi qu'à toute forme de rémunération postérieure au 11 mars 2003, soit un montant total brut de 4,1 millions d'euros", correspondant à un salaire net de 3,8 millions, peut-on lire dans un communiqué diffusé par Alstom.Pierre Bilger avait été débarqué en mars dernier, soit neuf mois avant l'échéance initialement prévue. Depuis le printemps, des voix se sont élevées pour dénoncer son indemnité, alors que le groupe se trouvait dans une situation délicate nécessitant le recours à un plan de redressement. Depuis, la situation ne s'est guère améliorée. Et un nouveau plan, impliquant de nombreuses suppressions d'emplois, a dû être mis en place avec le soutien de l'Etat (voir ci-contre). "Face à la situation dramatique de la société, il est choquant de voir des administrateurs laisser partir le président avec de grasses indemnités", s'emportait récemment Fabrice Rémon, président de Deminor (voir ci-contre).Du côté des actionnaires, on salue donc la nouvelle, mais sans excès d'optimisme. "C'est un premier geste, mais est-ce que cela suffit à exempter Pierre Bilger de toute responsabilité ?", s'est interrogé Didier Cornardeau, président de l'Association des petits porteurs d'actifs (APPAC), contacté par l'AFP. "C'est une goutte d'eau par rapport à la catastrophe économique d'Alstom", a-t-il ajouté.Pour sa part, Pierre Bilger refuse la polémique sur sa gestion passée. "Dans l'immédiat, je ne souhaite pas entrer dans la controverse relative à ma gestion", a-t-il déclaré dans un entretien au Monde daté de mardi. Toujours est-il que face à ces "circonstances exceptionnelles", Pierre Bilger a décidé de faire machine arrière. Par conséquent, il "remboursera à la société ce qu'il a perçu" comme rémunération postérieure à son départ. Le PDG d'Alstom adopte donc en la matière une attitude très différente de celle de Jean-Marie Messier, ex-PDG de Vivendi, dont les indemnités de départ font actuellement l'objet de procédures judiciaires (voir ci-contre).
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