L'horizon ne se dégage pas encore clairement pour le numéro 1 de l'infrastructure mobile, Ericsson. Le groupe suédois publie des résultats moins bons qu'attendus pour le quatrième trimestre 2002, allant à contre courant des espérances des analystes, qui avaient pour la plupart revu leurs ambitions à la hausse pour l'équipementier. S'il prévoit toujours de revenir dans le vert cette année grâce à la politique de réduction des coûts menée depuis deux ans, Ericsson ne pourra empêcher une nouvelle érosion de son chiffre d'affaires.Pour le quatrième trimestre 2002, Ericsson publie une perte avant impôts de 2,2 milliards de couronnes suédoises, largement supérieure aux 1,5 milliard attendus par les analystes. En cause, le chiffre d'affaires en dessous des prévisions. Le groupe, qui réalise les neuf dixièmes de ses ventes dans l'équipement pour réseaux mobiles, publie un revenu de 36,7 milliards de couronnes, inférieur aux 38,9 milliards pronostiqués par Merrill Lynch. La banque d'affaires avait revu ses prévisions à la hausse ces jours derniers, pensant que l'équipementier profiterait lui aussi d'un déblocage des budgets ces derniers mois de la part des opérateurs télécoms, à l'instar de Nokia, d'Alcatel et de Motorola. Ainsi, la plupart des analystes espéraient que la division Equipements reviendrait dans le vert au quatrième trimestre, alors qu'elle a affiché une perte de 300 millions de couronnes de pertes, notamment dues à une provison pour les crédits clients de 700 millions de couronnes. Cependant, le groupe estime que son activité est en train de "se stabiliser". "Avec des commandes et des ventes qui se situent aux niveaux attendus, des progrès satisfaisants dans notre restructuration et un cash-flow positif, nos résultats du quatrième trimestre indiquent que notre activité est en train de se stabiliser", a affirmé le directeur général du groupe, Kurt Hellstrom.Sur l'ensemble de l'année écoulée, Ericsson a subi une perte nette de 19,013 milliards de couronnes suédoises (2,05 milliards d'euros), contre une perte de 21,3 milliards de couronnes en 2001. Sa perte d'exploitation s'élève à 21,3 milliards de couronnes, contre 27,4 milliards un an plus tôt. Le chiffre d'affaires du groupe a baissé de 31% en 2002, à 146 milliards de couronnes (15,78 milliards d'euros) contre 211 milliards en 2001 (en données pro forma). Les prises de commandes sur l'année ont reculé de 36%, à 128 milliards de couronnes (pro forma), la baisse étant de 23% pour le quatrième trimestre. Pour l'exercice en cours, Ericsson estime, comme il l'avait déjà fait, que le marché des réseaux de téléphonie reculera de 10%, après la baisse de 20% enregistrée en 2002. Une prévision partagée par Nokia et par Motorola. Dans cette industrie en déclin, le Suédois compte maintenir sa part de marché cette année, après l'avoir vu s'éroder l'an passé. "Nous pensons maintenir notre part de marché grâce à la hausse des ventes d'équipement pour réseaux 3G [troisième génération, ndlr] compensant la baisse de la demande pour l'équipement TDMA et PDC", affirme le groupe dans un communiqué. C'est en effet la principale critique faite à Ericsson: il est très exposé aux équipements pour réseaux mobiles en perte de vitesse, comme les réseaux TDMA (une norme utilisée aux Etats-Unis par AT&T Cingular), ou PDC, qui équipe en partie le japonais KDDI. Ainsi, grâce aux ventes de réseaux nouvelles génération (3G), CDMA (une norme en croissance en particulier en Asie) ou GSM, Nokia et Motorola ont beaucoup mieux résisté à la contraction de la demande. Les ventes du Finlandais dans les réseaux au quatrième trimestre ont même augmenté de 6% en un an, tandis que celles de l'Américain ont limité leur baisse à 11%.Mais Ericsson compte inverser la tendance cette année. Le groupe réaffirme donc son objectif de redevenir profitable dans le courant de 2003, grâce à la politique de resctructuration engagée il y a deux ans. Les effectifs du groupe devraient ainsi passer de 107.000 début 2001 à 60.000 fin 2003. Le groupe veut également faire tomber son point mort à un niveau de ventes annuelles de 120 milliards de couronnes.A Stockolm, les annonces d'Ericsson n'enchantent pas les investisseurs. Le titre perd 11,71% en fin de journée à 6,20 couronnes. A Paris, il cède 6,67% au même moment à 0,70 euro.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:50

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