Carrefour déçoit le marché sur ses prévisions

Contrairement à Ahold, les comptes de Carrefour ne semblent pas réserver de mauvaises surprises. Le groupe français de distribution a terminé l'exercice 2002 sur un bénéfice net part du groupe de 1,374 milliard d'euros (+8,6%). Le résultat net courant part du groupe après amortissements des survaleurs a crû quant à lui de 15,1% à 1,389 milliard d'euros, une performance très légèrement supérieure aux prévisions. Dans sa dernière estimation, Carrefour avait annoncé tabler sur une progression de ce résultat comprise entre 10 et 15%, et les analystes sondés par Reuters s'attendaient à un résultat net courant après amortissement des survaleurs de l'ordre de 1,37 milliard d'euros.Sur l'année qui vient de s'écouler, le distributeur indique que le résultat d'exploitation (Ebit) s'est amélioré de 7,1% à 3,02 milliards d'euros, portant la marge opérationnelle à 4,4% après 4,1% en 2001. Ce sont essentiellement la France et l'Europe qui ont tiré la croissance du résultat d'exploitation de Carrefour. A l'inverse, le résultat d'exploitation de la zone Amérique a chuté de 56%.A la Bourse de Paris, ces résultats ne bénéficient pas à Carrefour, au contraire. En fin de séance mercredi, le titre cèdait 1,17% à 33,81 euros, portant sa chute depuis le 1er janvier à plus de 20%. Les marchés ne semblent guère apprécier la frilosité des prévisions du distributeur pour 2003. Dans son communiqué, Carrefour dit s'attendre à une hausse de son chiffre d'affaires à taux de change constants supérieure à 5% cette année. Pour ce qui est du bénéfice par action (après amortissement des survaleurs), il devrait afficher une progression "à deux chiffres". Et c'est bien ce flou qui gêne les investisseurs. Avant la publication de ces résultats, un analyste d'Oddo Securities cité par Reuters indiquait que "l'attente du marché, c'est une croissance de 15% du bénéfice net courant part du groupe en 2003". Le PDG de Carrefour déclare que son groupe est prêt pour "une nouvelle phase de croissance malgré l'environnement incertain". Daniel Bernard a souligné que "les grands chantiers et les grands défis sont derrière le groupe". En termes de nouveaux magasins, le groupe prévoit fin 2003 environ 830 nouveaux magasins sous enseigne (le parc fin 2002 s'établissait à 9.632 points de vente). Il est prévu 60 hypermarchés, 120 supermarchés, 450 maxi discomptes et 200 magasins de proximité. Sur l'épineux dossier Ahold, qui vient de révéler des irrégularités comptables, le patron de Carrefour a d'abord tenu à se démarquer de son concurrent néerlandais en s'attachant à démontrer que son groupe avait des méthodes de comptabilité strictes en matière d'amortissement. Par ailleurs, Daniel Bernard, tout en soulignant que Carrefour n'était pas "preneur" de l'ensemble de Ahold, a ajouté qu'il était prêt à regarder certaines activités de l'entreprise en difficulté si elles étaient mises en vente.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.