"Les particularités nationales existent toujours en matière d'investissement'

latribune.fr: Avez-vous adopté un scénario particulier de gestion en raison du conflit en Irak ?Catherine Guinefort: Non, nous n'avons pas de scénario particulier mais nous adoptons simplement une position tout juste neutre par rapport aux actions, sans sur-pondération. Tout d'abord, il faut noter que les marchés sont complètement suspendus à l'issue de la guerre et que nous n'avons plus le contrôle des événements en ce moment. Ensuite, nous sommes actuellement dans un vrai bear-market, très long, où le doute sur les actions en tant que véhicule des investissements est en train de pénétrer un peu partout. Certes, les évaluations en soi n'ont jamais été le moteur de la reprise des marchés, mais je vois tout de même des évaluations attrayantes chez des sociétés qui n'ont pas démérité, qui ont sorti des chiffres corrects et ont des rendements de dividende à 3,5%, bien couverts. Il y a donc quelques raisons de penser qu'il faudrait remettre un peu d'argent dans les actions à l'heure actuelle.Quelle est, à l'heure actuelle, votre stratégie d'investissement ?Nous travaillons par valeur, et nous cherchons la croissance là où elle est. Actuellement, les secteurs de croissance sont la santé - un domaine qui comporte, il est vrai, quelques risques -, certains secteurs agro-alimentaires, par exemple les boissons, et celui des services aux entreprises. L'approche nationale a-t-elle encore un sens dans la gestion ?Tout-à-fait, même si nous ne jouons pas les pays en soi, car ce n'est pas notre philosophie d'investissement. Mais il serait stupide de ne pas voir que certains pays ont une dynamique propre. D'ailleurs, des études récentes de brokers montrent que certains secteurs ne sont pas du tout corrélés avec ce qui se passe à Wall Street : par exemple la distribution, la banque ou bien les services aux collectivités. Dans ces domaines là, les particularités nationales existent bel et bien. Les pays ne sont pas morts, car les économies européennes ne vont pas toutes à la même vitesse. On ne peut pas comparer la performance d'une banque française à celle d'une banque allemande. Dans certains pays, ce secteur marche très bien. Ainsi, en Espagne, la Banco Popular a sorti des chiffres très corrects, de même que la banque Anglo-Irish. D'ailleurs, nous avons une forte exposition en Espagne et en Irlande, deux pays qui ont une dynamique propre, à travers des sociétés financières ou des entreprises locales de construction.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.