Ce n'est pas une consolation: à l'heure où la situation de l'emploi en France se dégrade (voir ci-contre), elle ne s'améliore pas davantage outre-Rhin. Selon les chiffres publiés ce matin, le chômage s'est en effet encore aggravé en mars, en données corrigées des variations saisonnières.Certes, le chiffre brut publié ce matin par l'Agence pour l'emploi marque une amélioration: il y a eu ce mois-ci 41.000 chômeurs de moins en Allemagne. Le nombre total de chômeurs s'est établi à environ 5,175 millions, demeurant ainsi très largement au-dessus de la barre fatidique des 5 millions de chômeurs. Un repli qui permet au taux de chômage brut de reculer de 0,1 point à 12,5% (10,3% à l'ouest du pays et 20,6% à l'est). Mais cette amélioration est largement illusoire. En effet, la baisse du nombre de chômeurs est moins importante que celle observée d'habitude à cette période de l'année, qui, avec la fin de l'hiver, est traditionnellement favorable à l'emploi.En conséquence, le chômage est bien en augmentation quand il est calculé en données corrigées des variations saisonnières, méthode considérée la plus fiable par les économistes. Vu sous cet angle, le nombre de demandeurs d'emplois a progressé de 92.000 en mars à environ 4,97 millions de personnes. Un chiffre qui se révèle plus mauvais qu'attendu par les économistes, qui tablaient sur une augmentation de 48.000 personnes seulement. L'envolée récente du chômage, au-dessus de la barre des 5 millions de chômeurs en données brutes, résulte à la fois de la stagnation de l'économie et d'un effet statistique important: la réforme du système d'allocations a fait entrer sur les listes de l'Agence pour l'emploi un grand nombre de personnes qui bénéficiaient auparavant de l'aide sociale.Selon Sylvain Broyer, économiste chez IXIS Corporate & Investment Bank, ce dernier élément permet d'ailleurs de tempérer l'analyse de ces mauvais chiffres de l'emploi, ainsi que le froid exceptionnel qui a sévit en mars.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:49

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