Titrisation : Londres paie mieux que les autres pays européens

Au cours des neuf premiers mois de l'année, les émissions de dette titrisées ont atteint des records, selon Dealogic, fournisseur d'informations financières. Si la titrisation adossée à des crédits auto ou aux cartes de paiement ont chuté, la croissance a été plus que compensée par les titrisations de crédits hypothécaires, atteignant +23% à 538 milliards de livres. Mais le segment le plus porteur actuellement est la titrisation de crédits hypothécaires sur immobilier commercial (CMBS). Si les titrisations adossées à des actifs classiques sont bien développées aux Etats-Unis et en Europe, ce n'est pas le cas des CMBS, en particulier en Allemagne. Sans surprise, les banques comme HSBC ou Barclays Capital y trouvent d'importants relais de croissance. Néanmoins, à l'instar de l'ensemble des services financiers, c'est aux Etats-Unis et au Royaume-Uni que les professionnels de la titrisation sont le mieux payés. Le directeur du cabinet de recrutement Alexander Mann Financial Markets, Clare Harris, rapporte que les "VP" travaillant à la titrisation de CMBS peuvent toucher jusqu'à 300.000 livres au total (450.000 euros environ). Outre-Atlantique, les rémunérations totales s'échelonnent entre 142 et 370.000 livres selon Peter Arian, directeur général de Analytic Recruiting à New York. CMBS, le mot clé Sur ce marché, la taille est le facteur clé. Le Royaume-Uni compte pour près de la moitié des titrisations de prêts hypothécaires et plus de 50% du collatéral des CMBS, soit 14,1 milliards de livres en 2004, ce qui est très en retrait par rapport aux Etats-Unis. Les recruteurs estiment que l'embauche dans ces deux pays est très dynamique, en particulier dans le domaine des CDO (Collateralised Debt Obligations), technique permettant aux banques de répartir le risque et de le revendre en fonction de l'appétit des investisseurs. "Nous observons un intérêt pour l'ensemble des classes d'actifs dans la titrisation, intérêt peut-être encore plus marqué pour les CDO et les nouveaux produits tels que les obligations adossées à des fonds", indique Peter Arian. "Les banques recherchent des classes d'actifs de plus en plus sophistiquées ainsi que les CMBS", estime Clare Harris. "Il y a eu une tendance à la séparation des activités immobilières, au sein desquelles des équipes de CMBS ont été mises en place très rapidement". Barclays Bank, Deutsche Bank et CSFB ont toutes renforcé leurs équipes de titrisation à Londres cette année. HSBC a annoncé son intention de lancer un fonds de CMBS en septembre. BNP Paribas et Barclays ont chacune recruté des seniors aux Etats-Unis. Peter Arian estime par conséquent que les professionnels du secteur devraient être mieux payés cette année. Clare Harris mise sur une stabilité des bonus dans les classes d'actifs classiques mais sur une hausse de 20% dans les CMBS. En France Les spécialistes français de la titrisation ont plus de chance d'être basés à Londres qu'à Paris. Pour des banques comme SG, Calyon ou BNP Paribas qui jouent un rôle clé sur le marché, les recruteurs estiment que les équipes sont le plus souvent scindées à 50/50 entre Londres et Paris. Chargé de recrutement à Paris pour Robert Walters, Jean Turcat explique que cela est en passe d'évoluer dans la mesure où les banques cherchent de plus en plus de candidats pour faire de l'origination et de la structuration pour le marché français en plein développement. Selon Standard and Poor's, la taille du marché a plus que triplé entre le premier semestre 2004 et le premier semestre 2005. Pour Denis Marcadet, directeur général de Vendôme Associés, les rémunérations au niveau VP se situent entre 150.000 livres sur la base d'un salaire de 55 à 82.000 livres et d'un bonus de 120%.
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