Règlement à l'amiable pour le procès Mannesmann

Le tribunal de Dusseldorf a accepté un règlement à l'amiable. Ce qui était le plus grand procès outre-Rhin en matière d'affaires financières se termine en douceur. Mis en cause, le patron de la Deutsche Bank a accepté de verser 3,2 millions d'euros pour échapper à une condamnation.

La montagne aura accouché d'une souris. Le tribunal de Dusseldorf a accepté ce mercredi un règlement à l'amiable qui met fin au deuxième procès de Josef Ackermann, président du directoire de Deutsche Bank, dans l'affaire Mannesmann, entreprise dans laquelle il siégeait au conseil de surveillance au moment des faits incriminés.

De nationalité suisse, "Jo" Ackermann, âgé de 58 ans, et cinq autres personnes étaient rejugées pour abus de confiance après avoir approuvé près de 60 millions d'euros de versements à des responsables de Mannesmann lors du rachat du groupe télécoms par le géant britannique Vodafone pour 180 milliards d'euros en 2000 - la plus grande offre boursière de l'histoire allemande -, au plus fort de la bulle de la "nouvelle économie".

C'est un récent arrangement ("settlement") conclu entre le parquet et la défense et avalisé aujourd'hui par le juge qui permet de mettre fin à cet interminable procès qui a secoué le monde des affaires outre-Rhin. Il prévoit qu'Ackermann règle 3,2 millions d'euros (et les cinq autres co-accusés 2,6 millions) pour clore l'affaire. Le patron de Deutsche Bank, acquitté au terme d'un premier procès en 2004, avait indiqué qu'il démissionnerait s'il était reconnu coupable à l'issue du deuxième procès.

Le banquier suisse s'en tire ainsi à bon compte, estiment nombre d'observateurs en Allemagne. Certes, il s'est engagé à payer ces 3,2 millions d'euros "de sa propre poche". Mais ramené à ses revenus annuels, compris entre 15 et 20 millions d'euros, il s'agit tout compte fait d'un montant "supportable", relevait récemment le quotidien économique Handelsblatt, partenaire de La Tribune.

Josef Ackermann, qui va du coup pouvoir rester à son poste jusqu'à la fin de son mandat en 2010 peut maintenant se reconcentrer sur la stratégie de Deutsche Bank. Certes, en termes financiers, tout va bien. Un nouveau bénéfice net record est attendu cette année, après 3,53 milliards d'euros dégagés l'an dernier et Deutsche Bank devrait remplir ses objectifs de rentabilité, avec un rendement des fonds propres avant impôts et éléments exceptionnels de 25%.

Le patron de la Deutsche Bank a en outre promis un bénéfice imposable de 8,4 milliards en 2008, à comparer avec 6,1 milliards l'an dernier. Du coup, l'action a bondi récemment à des sommets, autour de 103 euros. Mais Deutsche Bank, qui n'a pas réalisé de grande acquisition depuis assez longtemps, est désormais distancé par nombre de ses concurrents européens en termes de capitalisation boursière. Alors que la banque était numéro un ou en tout cas sur le podium il y a quelques années.

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