La réponse ne s'est pas beaucoup fait attendre. Une semaine après le lancement par MAN d'une offre formelle d'achat de 10,2 milliards d'euros sur Scania, le groupe suédois de poids-lourds vient d'annoncer qu'il rejetait cette offre. La direction de Scania recommande ainsi à ses actionnaires de ne pas accepter l'offre d'achat non sollicitée de son concurrent allemand.

Scania estime en effet que l'offre de MAN est sous-évaluée de "manière substantielle". C'est la deuxième fois que Scania montre son hostilité à MAN. Le groupe avait déjà repoussé les avances du géant allemand du poids-lourd le 12 octobre dernier.

MAN, qui souhaite faire main basse sur Scania, et détient déjà 15% du constructeur de camions, a ouvert son offre depuis le 20 novembre. Celle-ci court jusqu'au 11 décembre. L'offre est conditionnée à l'obtention de 90% du capital et des droits de vote par le constructeur allemand. MAN a indiqué qu'il se réservait la possibilité de prolonger cette offre.

Si la direction de Scania continue de s'opposer à l'offre de MAN, les grands actionnaires du groupe suédois restent discrets sur leurs intentions. Investor et la famille Wallenberg, qui détiennent 30,6% des droits de vote de Scania, avaient indiqué que leur position restait ouverte.

Quant à Volkswagen, qui possède 34% des droits de vote de Scania, le groupe a réitéré son souhait de créer un géant des poids-lourds, entre MAN, Scania et ses propres actifs dans le domaine. Volkswagen a d'autant plus droit au chapitre dans le dossier qu'il est également actionnaire à 20% de MAN.