Contentieux agricole évité in extremis entre l'Union européenne et la Russie

Moscou va autoriser les importations de viande venues d'Europe y compris de ses nouveaux ou futurs membres comme la Pologne, la Bulgarie et la Roumanie. Ce geste ouvre la voie à la conclusion de l'accord de partenariat et de coopération entre la Russie et l'UE.

Un obstacle substantiel sur le chemin d'un nouvel accord de Partenariat et de Coopération entre l'Union européenne (UE) et la Russie a été levé in extremis ce 19 décembre à Moscou. Un accord de principe est intervenu, en effet, entre Markos Kyprianou, le commissaire européen en charge de la protection de la Santé et des Consommateurs, et le ministre russe de l'Agriculture, Alexei Gordeyev, qui permettra de maintenir les courants d'exportation de viande européenne vers le marché russe après les adhésions de la Bulgarie et de la Roumanie, le 1er janvier 2007.

Les autorités russes, qui ont mis un embargo sur les ventes de produits carnés polonais depuis maintenant plus d'un an en invoquant des problèmes sanitaires, menaçaient, en effet, de fermer purement et simplement leurs frontières à la fin de l'année à l'ensemble des exportations de viande de l'Union en prétextant le manque de rigueur des contrôles vétérinaires et sanitaires dans les abattoirs de ces futurs pays adhérents.

Le contentieux serait donc désormais résolu. Reste toutefois à vérifier que l'arrangement arraché par Markos Kyprianou, dont le contenu n'a pas été encore précisé, bénéficiera bien aussi au commerce agricole de la Pologne. Les mesures restrictives décidées unilatéralement par le Kremlin avaient, en effet, conduit Varsovie, de guerre lasse, à décider fin octobre de bloquer l'adoption par les Vingt-cinq d'un mandat de négociation d'un nouvel accord euro-russe de vaste ampleur. Et jusqu'ici, malgré les fortes pressions de certains de ses partenaires et à leur grand dam, le gouvernement polonais a prévenu qu'il n'abandonnerait pas cette position jusqu'à ce que Moscou lève son embargo.

En début de semaine encore, les responsables européens étaient très dubitatifs sur les chances de parvenir à éviter une confrontation commerciale avec la Russie à partir du 1er janvier. Ils notaient, en effet, que Moscou ne répondait pas à leurs sollicitations et cherchait apparemment à diviser les Vingt-cinq en proposant des accords bilatéraux à certaines capitales. Des accords bilatéraux d'ailleurs incompatibles avec les traités européens qui accordent une compétence exclusive à la Communauté dans le domaine commercial. L'arrangement finalement intervenu mardi à Moscou devrait être formalisé et signé par les deux parties au plus tard le 18 janvier, à Berlin, à l'occasion de la "Semaine Verte".

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