Enfin un pays d'Europe de l'Est favorable à l'euro !

Les Hongrois empruntent déjà en euro. Du coup, ils attendent l'entrée de leur monnaie dans la monnaie unique avec impatience. D'autant que le forint subit les assauts des marchés, inquiets du déficit budgétaire.

Enfin un nouvel entrant dans l'Union européenne qui croit vraiment à l'euro! Ce n'est pas la Pologne, qui en doute de plus en plus, c'est la Hongrie. Pourtant, alors que la campagne pour les législatives bat son plein (le premier tour des élections aura lieu le 9 avril) dans ce pays, personne n'évoque l'entrée du forint, la monnaie nationale, dans l'euro. C'est simple, on la tient pour acquise... Mieux, on la souhaite, et le plus vite possible!

Pourtant, le pays est loin d'y être prêt, ne serait-ce que parce qu'il affiche encore un déficit loin, très loin des 3% du PIB réglementaires. Le déficit budgétaire, à plus de 6% actuellement, pourrait même, surtout si les partis tiennent leurs promesses électorales, atteindre 10% du PIB l'an prochain. Mais il n'empêche, le pays vit déjà à l'heure de la monnaie unique.

Non seulement les affichages, en particulier dans les magasins haut de gamme, sont déjà et en monnaie locale et en euros, mais surtout la population est endettée en euros (de même qu'en francs suisses, d'ailleurs). Et cela pour une bonne raison: les taux d'intérêt sont bien plus bas en euros. Du coup, pour acheter une voiture ou un appartement, ce que souhaitent de nombreux Hongrois, rien de tel que la monnaie unique, qui permet d'emprunter à des taux plus intéressants que les 6% actuels sur le forint. Et encore, il y a trois ans, les taux d'intérêt sur le forint s'affichaient à 12%!

Reste que l'affaire se complique depuis quelques semaines. Car les marchés commencent à s'inquiéter fortement du dérapage budgétaire que connaît le pays. Du coup, ils le "punissent" en vendant la monnaie nationale. Et les pauvres Hongrois, payés en forints et qui doivent rembourser en euros, déboursent forcément plus. Alors, à quand l'euro? Le gouvernement de coalition de gauche au pouvoir actuellement, tout comme l'opposition conservatrice, continuent de parier sur 2010. Ce qui paraît peu réaliste. Mais la coalition actuelle a sorti une carte de sa manche: un référendum sur l'euro.

Non pas, en fait, pour demander aux citoyens s'ils veulent de la monnaie unique - il y a de fortes chances, compte tenu de leur endettement, pour qu'ils disent massivement oui. Alors pourquoi une telle consultation? Mais pour pouvoir leur faire accepter les sacrifices, en termes de restrictions budgétaires, qui devront forcément avoir lieu si l'entrée dans l'euro doit être réussie, bien sûr...

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