François Lureau : "La France a établi un plan stratégique à l'exportation"

Le Délégué général pour l'armement François Lureau annonce à La Tribune une profonde réorganisation de la Délégation générale pour l'armement. Il a également établi sous l'impulsion de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie un plan stratégique pour l'exportation des armements. Enfin, en tant que responsable de la conduite des programmes, il indique la notification prochaine du développement de la version export du Rafale.

La Tribune- La réorganisation de la DGA est-elle toujours d'actualité ?

François Lureau- Oui. Nous avons décidé de faire évoluer la direction des systèmes d'armement pour l'adapter d'une part aux changements d'organisation des états-majors, et d'autre part à l'arrivée de la LOLF (réforme de la présentation budgétaire, ndlr) qui impose la mise en place de budgets opérationnels de programmes.

Cette réforme représente-t-elle un profond changement de l'organisation de la DGA ?

C'est un changement important. Cela signifie que des services dits de milieu Air, Mer, Terre vont laisser la place à dix entités, qui sont des groupes de programme. La Grande-Bretagne est en train de faire au même moment la même réforme avec des combinaisons qui se ressemblent, sans que nous nous soyons concertés. Nous devons aussi trouver un site unique pour regrouper nos établissements de la région parisienne. Cela concerne 5.000 personnes qui sont dispersées sur six sites aujourd'hui. Ce modèle n'est plus efficace. Nous cherchons le plus rapidement possible et dans des conditions économiques, respectant les contraintes des personnels, un site unique. Il serait souhaitable que le déménagement commence en 2007.

Où en êtes-vous de votre réflexion sur la rationalisation des centres d'essai en Europe ?

Le constat n'a pas changé. Pour ma part, je promeus l'idée de ne pas partir d'une feuille de papier blanc. Il faut tenir compte de l'existant. En revanche, en cas de gros investissements à réaliser, nous pouvons nous obliger à en parler à nos homologues et à trouver les moyens de faciliter les essais des uns dans les centres d'essai des autres. Aujourd'hui, il y a des réticences non explicites des industriels à réaliser des essais dans les centres d'un pays étranger. Ils estiment que des informations peuvent être pillées. Nous devons donc travailler à la définition de conditions qui garantissent que les droits de propriété intellectuelle d'un industriel soient parfaitement protégés, même s'il fait des essais dans un centre qui n'est pas national. En France, nous faisons des essais pour des pays étrangers et nous voudrions développer le volume de ces essais, qui représente 10% aujourd'hui de notre activité. Notre objectif est d'atteindre 15 %. Cela consiste à être capable de vendre nos services.

Ces ressources sont-elles affectées au budget de la DGA ?

Cela nous donne des ressources supplémentaires que nous utilisons. Nous les évaluons à quelques dizaines de millions d'euros.

Politique de maintien en condition opérationnel

Les armées s'inquiètent de l'inflation des coûts en matière de Maintien en condition opérationnel (MCO). Que pouvez-vous leur proposer à l'avenir ?

Avec l'arrivée de l'avion de transport militaire A400M, qui va prochainement arriver en service, c'est le moment de ne pas rater l'opportunité de mettre en place un système plus efficace et moins coûteux, en mutualisant nos moyens européens et, si possible, en ayant des formules plus audacieuses que les formules traditionnelles. Avec l'A400M, ce serait dommage de dupliquer cinq ou six dispositifs de soutien nationaux et de formation. Il n'est pas fondamentalement différent de former un pilote de transport belge, allemand ou autre. J'en ai déjà parlé à mes collègues allemands, anglais, italien et le chef d'état-major de l'armée de l'air française est également partie prenante. Dans le cours du second semestre, nous allons essayer de faire avancer ce thème, qui est très important, parce que nous pourrions également appliquer ce dispositif au NH-90 ainsi qu'à d'autres programmes en partenariat.

Sur le dossier du NH-90, avec qui en avez-vous parlé ?

Avec les Espagnols, les Britanniques, les Allemands et les Belges.

Politique de recherche et de démonstrateurs de la DGA

La politique des démonstrateurs est un axe fort de la politique industrielle de la DGA. Est-ce le meilleur moyen pour la France de conserver sa base industrielle et technologique ?

Les démonstrateurs sont certes une étape importante dans la préparation du futur mais notre fil directeur est toujours in fine le lancement d'un programme qui apporte un système d'armes à la Défense. Sur les 700 millions que nous engagerons en recherche en 2006, l'enveloppe ne dépassera pas 35 % de cette somme, le reste étant consacré à l'innovation largement visible dans le salon Eurosatory et sur le stand de la DGA. De 2010 à 2020, il y a toute une série de projets d'importance évidente (drone MALE, radio logicielle, missiles de combat terrestres, successeurs des satellites Helios, véhicule blindés médians) sur lesquels nous nous mettons en position d'arriver à un programme européen. Nous faisons tout pour ne pas passer à côté d'une opportunité de réaliser un programme européen quand il existe un besoin à satisfaire. Ce qui est réconfortant c'est que cette démarche est de plus en plus partagée par mes homologues européens.

Les démonstrateurs ne permettent-ils pas d'initier plus facilement des coopérations européennes ?

J'en suis convaincu. Quand nous décidons de lancer un démonstrateur ou un programme technologique, ce sont des projets de quelques dizaines de millions jusqu'à une centaine de millions d'euros. Des sommes sans commune mesure à celles d'un programme. C'est donc plus facile de décider. Côté budget, les enjeux sont moins prégnants. Ces projets permettent d'affiner des besoins capacitaires et de faire converger les besoins opérationnels techniques. Ils donnent la possibilité de former des partenariats industriels. La politique de démonstrateurs est aujourd'hui une façon de travailler largement admise, sur laquelle nous gagnons en efficacité. Je le vois bien dans les discussions avec mes homologues européens, il y a un a priori positif. Bien sûr, il faut s'y prendre suffisamment à l'avance, sinon nous risquons d'aller vers des impasses.

Quels sont vos futurs projets de démonstrateurs ?

Dans le domaine terrestre, nous devons lancer un projet dans les missiles combat terrestre. Il y a un besoin. Le domaine des missiles de combat terrestres est un domaine d'excellence européen. Nous avons impérativement à accélérer le travail de réflexion sur ce que sera la nouvelle génération, qui, manifestement, devra prendre en compte un besoin capacitaire plus large qu'auparavant. Cette nouvelle génération de missile devra avoir des portées très supérieures aux missiles Hot et Milan et sera susceptible d'être utilisée sur de nombreux porteurs. Pour ce faire, nous sommes convenus entre la Suède, la Grande-Bretagne et la France de faire ensemble un effort technologique dont l'objectif est, à l'horizon de 2010, de décider d'un ou de plusieurs programmes. L'Espagne a également exprimé un grand intérêt pour participer à cette réflexion. Dans ce cadre, nous travaillons en coopération en vue de remplir un besoin capacitaire dans un certain nombre de pays en Europe, à l'horizon 2015.

Deuxième domaine : les futures communications. Selon nous, au-delà de 2010, progressivement vont apparaître de nouvelles radios, dites radios logicielles, consistant à séparer totalement la partie matérielle (équipements électroniques) qui émet et reçoit, de la partie logicielle qui permet d'assurer la sécurité et l'interopérabilité des communications. L'objectif est de faciliter l'interopérabilité des communications dans différentes configurations de forces ou de coalitions de forces, en standardisant les projets et en maîtrisant la sécurité des réseaux où des quantités d'informations circulent (champs de batailles, aéronefs...). C'est un des sujets de l'Agence européenne de Défense.

Des pays ont-ils déjà marqué leur intérêt ?

L'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, la Suède, la Finlande et, bien entendu, la France. La Grande-Bretagne n'y est pas, elle s'est déjà engagée dans le programme Baumann. Enfin dernier sujet, le futur véhicule blindé à l'horizon 2015-2020, qui devra être un véhicule d'environ 20 tonnes. L'échéance est plus lointaine, mais deux éclairages sont possibles : l'Agence européenne de Défense propose des thèmes d'études dans ce domaine, dont le projet Armed Fighter Vehicle auquel nous sommes prêts à contribuer, et les industriels peuvent aussi nous proposer des projets. Il n'est pas prévu, à ce stade de la réflexion, de lancer un projet de démonstrateur. Notre objectif est de faire en sorte qu'un système puisse aller sur différents types de véhicules (blindés, de reconnaissance...) et, plus précisément, le développement de certains éléments électroniques.

Au-delà du terrestre, avez-vous d'autres projets de démonstrateurs ?

Nous souhaitons en lancer dans le domaine de l'espace auquel nous accordons beaucoup d'importance. Il s'agit de préparer la génération suivante de satellites militaires Helios et Syracuse pour la France, Sar Luppe pour l'Allemagne et Cosmo Skymed pour l'Italie. Si l'on veut tenir l'échéance 2015, il faut commencer à travailler en coopération. Il existe là aussi une dynamique de coopération entre l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la Belgique de travailler sur la prochaine génération de satellites militaires.

Drones MALE

Et dans les drones, où vous rencontrez un certain nombre de problèmes ?

Nous avons besoin aujourd'hui de nous projeter sur un programme de drones de surveillance MALE car il y a un déficit capacitaire urgent à combler. Nous sommes à la recherche d'une solution européenne. Nous devrions en trouver une sans avoir encore à ce stade, de certitudes. Nous avons progressé à plusieurs pays européens avec un noyau allemand, espagnol et français. Notre objectif est d'être capable de lancer un programme fin 2007-début 2008 avec les étapes intermédiaires à définir.

Avec EADS ou Thales comme maître d'oeuvre ?

Oui avec EADS. Il s'agit bien d'une maîtrise d'oeuvre, ce qui signifie qu'il y aura des partenaires et il appartient à EADS de s'associer les compétences nécessaires. Thales, à ma connaissance, nous propose d'utiliser le programme Watchkeeper qui ne correspond pas aux besoins des forces armées partagés par les Allemands, les Espagnols et les Français. Enfin, j'ajoute que, sans que ce soit une contrainte forte, il y a le niveau d'autonomie européenne parmi les critères d'appréciation.

Consolidation du secteur de l'armement terrestre

Quelles sont les clés de la poursuite de la consolidation du secteur terrestre en Europe ?

Je vais vous répondre en tant qu'acheteur de défense et avec la responsabilité de la politique industrielle que j'ai à proposer au ministre. Pour la DGA, Giat est un fournisseur fondamental : il équipe très largement l'armée de Terre française et, bien entendu, nous ne sommes pas indifférents à son futur. Sous l'impulsion de Michèle Alliot-Marie, le gouvernement a fait un effort colossal et réussi à redresser cette société. Le résultat est remarquable. Le redressement de Giat, qui est aujourd'hui sur les rails, suit son calendrier avec un peu d'avance. Cela dit, ce n'est pas suffisant. Le périmètre de la société est petit par rapport à ses concurrents allemands.

Deuxièmement, GIAT est très dépendant du marché français. Nous sommes toujours soucieux de la base clients de l'ensemble de nos fournisseurs. Je préfère ne pas être le seul pour ne pas avoir une trop lourde responsabilité. GIAT doit donc diversifier sa base commerciale. Après, il y a plusieurs façons de le faire. Ce peut être une alliance entre industriels du même métier en Allemagne ou en Italie, cela peut passer par une intégration dans un grand systémier - ils sont tous internationaux -, ou ce peut être enfin une combinaison des deux. C'est à Luc Vigneron, le PDG de Giat de nous proposer des solutions. Ce qui compte c'est que le schéma soit international.

Une opération de consolidation peut-elle être conclue avant l'échéance présidentielle de 2007 ?

Je ne pense pas. Les opérations sont longues et compliquées. Même si les acteurs se mettaient rapidement d'accord, la finalisation n'arriverait pas avant un an et, à ma connaissance, il n'existe aucun schéma prioritaire par rapport à un autre et qui soit avancé au point que des entreprises puissent s'engager.

Dans le cadre d'une opération avec un partenaire étranger, y aura-t-il des garanties pour conserver les compétences de GIAT au sein du territoire français ?

Bien sûr. Comme pour toute opération, il y a un aspect défense, qui tient compte de la capacité à maintenir les équipements de l'armée de Terre et du maintien des compétences clés sur le territoire français même si l'on peut accepte qu'il puisse y avoir intérêt à rationaliser. Il n'y aura pas de bradage de Giat. Ce n'est pas envisageable.

Le Véhicule Blindé de Combat d'Infanterie et le Caesar, les deux programmes forts de Giat, ont-ils des perspectives export ?

Le Caesar a été vendu à la Thaïlande et un pays d'Europe que j'ai vu cette semaine a manifesté un grand intérêt pour ce matériel. Quant au VBCI, nous tablons sur un marché d'un millier d'exemplaires à l'exportation sur une durée de vie de vingt ans. Ce qui n'est pas négligeable. La France a quant à elle commandé 700 VBCI.

Commandes programmes

Dans le domaine naval, trois grands programmes sont en cours de négociation. La proposition de DCN sur le programme de sous-marin d'attaque Barracuda est-elle satisfaisante ?

Nous avons eu une réponse fin avril, que nous avons regardée. Nous avons eu des compléments de réponses il y a quelques jours. Il reste encore un écart de prix significatif. Il a baissé mais pas suffisamment. Mais nos discussions progressent. Nous sommes toujours l'objectif d'un marché notifié pour la fin de l'année et nous avons la volonté de terminer rapidement les négociations.

Sur le porte-avions en coopération avec les britanniques, le projet industriel avance-t-il ?

Ce sujet a été abordé lors du sommet franco-britannique et est toujours largement soutenu politiquement. Michèle Alliot-Marie a rappelé auprès de son homologue britannique l'importance accordée au prix. L'objectif est toujours de parvenir à un prix de 2 milliards d'euros hors taxes. De toute façon, nous ne sommes pas dans la phase où nous avons des propositions mais dans celle où l'on définit en détail le porte-avions. Mais nous attendons de la part des industriels des offres attractives avant la fin de l'année pour une décision début 2007. Le calendrier se déroule bien.

Existe-t-il une bisbille entre Français et Américains sur les catapultes ?

Non, aucune. C'est complètement erroné. On peut même dire que les Américains sont enchantés de voir les Britanniques et les Français coopérer sur le porte-avions. Il circule quelques idées fausses sur le sujet.

Le programme de frégates multimissions FREMM est-il sanctuarisé budgétairement ?

Il est complètement sanctuarisé. Cela a été récemment confirmé par les plus hautes instances. Il n'y a aucun risque. Il existait une incertitude de la part des Italiens qui a été levée. J'ajoute que ce programme intéresse une demi-douzaine de pays, dont la Grèce.

Les discussions sur le développement de la version export du Rafale sont-elles terminées?

Elles sont terminées. Ce n'est plus qu'un processus administratif.

Réforme de la politique d'exportation

S'agissant de l'exportation, que recommandez-vous pour la France soit plus efficace en matière d'exportation ?

D'abord, nous avons, sous l'impulsion de la DGA, établi un plan stratégique Exportation pour les années à venir. Que faut-il faire concrètement ? Il faut avoir, avant tout, une vision claire et partagée de la stratégie export. Comme cela se fait dans une entreprise, il faut s'organiser, se focaliser sur un certain nombre de prospects. Ce plan stratégique devrait être approuvé par le ministre de la Défense de façon formelle, comme pour le plan de recherche, voire pour certains marchés, approuvés par le Premier ministre et le président de la République. Aujourd'hui, il y a défaut d'objectif partagé, me semble-t-il. Ensuite, il faut piloter l'effort export. C'est un travail au quotidien auprès des clients potentiels. La DGA est la mieux placée pour faire ce travail. Il faut donc organiser et identifier de façon plus visible des chefs de projet pour les principaux prospects. Il serait bon d'affirmer le rôle interministériel de la DGA et de la personne chargée de cette coordination à la DGA, qui ne peut pas être le Délégué général pour l'armement.

Avez-vous commencé cette réorganisation ?

Nous y réfléchissons. Aujourd'hui, la DGA propose la politique d'exportation d'armement et la met en oeuvre. Sa mise en oeuvre passe par beaucoup de circuits administratifs d'autres ministères. Il est évident que nous n'avons pas toujours les moyens d'avoir une politique efficace. Par ailleurs, l'exportation reste l'affaire des industriels, ce sont eux qui vendent. Il faut qu'ils soient mieux organisés car dans beaucoup de cas, ils ne le sont pas vraiment. Il m'est arrivé de devoir faire la police entre industriels, qui se faisaient une concurrence franco-française sur des marchés export. Nous disposons avec Défense Conseil International (DCI) d'un outil, qui pourraient être davantage utilisé pour développer des services en amont et en aval. Sauf quelques cas très exceptionnels, il n'y a plus d'exportation sans accompagnement de programmes de recherche communs. Cela signifie qu'il nous faut lier très étroitement nos politiques de recherche avec notre politique de vente à l'export. Dans ce contexte, en ciblant sur dix pays clés, nous pouvons développer une politique de recherche qui n'implique pas des sommes gigantesques, mais qui sera en appui de ces prospects. Enfin, les industriels doivent faire des offres beaucoup plus innovantes et davantage en partenariat avec les industries locales.

Les industriels français sont-ils trop chers à l'exportation ?

Un effort de compétitivité supplémentaire est à réaliser et, probablement, la DGA n'est pas suffisamment incisive pour faire en sorte que les prix soient raisonnables, c'est-à-dire qu'ils concilient le prix du marché et l'attente normale de bénéfices. J'ai eu l'occasion de le dire à certains industriels il y a peu de temps. Nous sommes chers notamment en terme de logistique. Pour le Rafale, Dassault Aviation et Thales doivent mieux gérer les aspects logistiques.

Les groupes français ne devraient-ils pas miser sur des produits plus rustiques pour élargir leur base commerciale ?

C'est le débat du sophistiqué et du non sophistiqué. Aujourd'hui, l'offre française est sophistiquée. Il faut la vendre, nous pouvons la vendre, mais il faut certainement la compléter par une offre moins sophistiquée. Elle peut s'élaborer à partir de coopérations avec des pays étrangers, dont les industries d'armement sont naissantes ou déjà confirmées mais sans atteindre le degré de sophistication de l'industrie européenne. C'est certainement un axe à suivre avec des retombées pour la France, qui peut également avoir intérêt à acheter ces matériels. Nous avons à mener une réflexion sur ce type de marché.

Ne faut-il pas simplifier le parcours administratif des autorisations d'exportation ?

Les industriels se plaignent, souvent à juste titre, de la complexité des procédures de l'administration française. Des progrès sont à accomplir. En ce qui concerne la DGA, nous mettons tout sur notre portail armement. D'autres progrès sont à réaliser auprès du ministère de la Défense. Plus généralement, nous pouvons gagner en efficacité en gommant des contraintes pour les exportations vers les pays de LoI (Letter of intent, ndlr), pour lesquels les autorités doivent accorder très vite des autorisations. Pour les grands prospects dûment approuvés à un très haut niveau, elles peuvent être également données rapidement. Nous pouvons être plus efficaces sur certains points tout en conservant un dispositif de contrôle de l'exportation sûr et efficace.

La DGA peut-elle amener son expertise ?

L'exportation est fondamentale et les outils existent déjà. Il faut leur donner les moyens d'expression, il faut faire en sorte qu'on les utilise à fond. Nous, DGA, avons un avantage considérable par rapport à tous mes collègues et les organisations des pays. Nous avons dans nos mains la politique de recherche complètement liée à n'importe quel acte d'exportation significatif, la conduite des programmes et les moyens d'essai. Je prends l'exemple de l'Australie, où le succès du Tigre et du NH-90 est très dépendant de l'apport de la DGA pour sa mise au point et sa qualification. Mon collègue australien m'a chaudement remercié à plusieurs reprises, me disant : "Cela a été essentiel, j'espère que vous ferez pareil avec le NH-90". Nous avons beaucoup d'atouts que nous pouvons mieux utiliser pour faciliter l'export.

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