Les investissements revus à la baisse dans l'industrie pour 2006

Malgré les excellents chiffres de l'investissement au deuxième trimestre, les industriels ont revu leur prévision de croissance des investissements cette année à 4% contre 5% estimés auparavant. Un recul attribuable au secteur automobile, alors que les biens d'équipement devraient s'envoler de 19%.

La déception des économistes sera à la hauteur de l'espoir qu'avaient suscité le détail du PIB français publié mardi. La composition des 1,1% de croissance au deuxième trimestre - du jamais vu depuis plus de cinq ans - avait montré un essor inattendu des investissements. D'aucuns avaient suggéré qu'il s'agissait là d'une simple correction par rapport au premier trimestre. L'enquête trimestrielle publiée aujourd'hui par l'Insee leur donne un peu raison. Même si la comparaison avec la composante investissement du PIB est difficile, étant donné que les chiffres de l'Insee ne représentent que 30% des investissements et sont calculés en termes nominaux, comme le souligne Laure Maillard, économiste chez Ixis.

Selon l'enquête trimestrielle de juillet de l'Insee, les chefs d'entreprise ont révisé en baisse la prévision de croissance de leurs investissements en valeur dans l'industrie cette année pour la ramener à 4%, contre 5% estimés en avril. Ce recul s'explique en grande partie par la révision en baisse à -12% des investissements dans l'automobile, qui reflète les mauvais chiffres de constructeurs français cette année. L'agroalimentaire est aussi à la peine avec un recul à -12% des investissements prévus en 2006.

En revanche, "la révision à la hausse des prévisions d'investissement dans le secteur des biens d'équipement est encourageante car elle montre que l'industrie française profite un peu de la forte demande de la Chine et des autres pays asiatiques pour ce type de biens", estime Christian Parisot, chez Aurel Leven, interrogé par l'agence Reuters. Les dépenses devraient augmenter respectivement de 19% et 8% dans les biens d'équipement et la consommation.

Bien que la croissance ait atteint un sommet entre avril et juin, les nuages s'accumulent à l'horizon. Le renchérissement de la monnaie unique face au dollar pénalise les exportations, tandis que la hausse du prix du baril et l'augmentation graduelle des taux d'intérêt directeurs de la BCE pèsent sur la croissance. L'an prochain, la hausse de trois points de TVA en Allemagne, premier partenaire commercial de la France, mettra un ultime coup de frein à l'embellie économique de la région.

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