Etats-Unis : où sont les femmes ?

Promises à un grand avenir en politique, les femmes américaines peinent à se hisser à la tête des grandes entreprises de leur pays.

Certains chroniqueurs de la vie politique américaine en sont convaincus: aux Etats-Unis, la femme est l'avenir de l'homme... en tout cas à la Maison-Blanche. Non contents de tenir en la personne d'Hillary Clinton une solide candidate pour les primaires démocrates de 2008, les médias rêvent d'un match opposant l'épouse de l'ancien président converti aux causes humanitaires à la républicaine Condoleezza Rice, lors de la prochaine élection présidentielle.

Bien que l'actuelle secrétaire d'Etat se défende pour l'instant de toute ambition présidentielle, nombre d'éditorialistes estiment qu'une joute électorale entre ces deux femmes de pouvoir ne ferait que renforcer les valeurs démocratiques américaines, redorant ainsi le blason de la bannière étoilée à l'étranger.

Cela dit, si l'influence de certaines femmes de tête est patente dans l'administration Bush et au sein du parti démocrate, la présence des femmes reste beaucoup plus discrète dans les milieux d'affaires. Surtout lorsqu'il s'agit de diriger les plus grandes entreprises que compte "Corporate America".

Selon le cabinet Catalyst, le nombre de femmes présidant une entreprise figurant dans le "Fortune 500", le classement des plus importantes sociétés du pays, a décliné en 2005. Alors qu'elles étaient neuf en 2004, elles n'étaient plus que sept à occuper les très convoités postes de "CEO" à la fin décembre!

Cette sous-représentation n'est le fait ni d'un manque d'ambition, ni d'un manque d'implication dans la vie de leur entreprise. D'après un sondage réalisé par Catalyst auprès de 900 cadres supérieurs américains, les femmes désirent tout autant que les hommes parvenir aux postes de directeur général ou de président. Mais pour l'heure, elles doivent se contenter des miettes.

Certes, les femmes occupent 50,3% des postes de managers à travers le pays, mais elles n'ont pas encore convaincu les conseils d'administration de leur confier les rênes des sociétés qu'elles contribuent pourtant à faire prospérer.

Après avoir symbolisé la percée, sinon la réussite des femmes dans le monde des affaires, Carly Fiorina a abandonné la présidence de Hewlett-Packard en février dernier après qu'un déluge de critiques s'est abattu sur elle du fait des ratés de la fusion du groupe informatique avec Compaq.

Toujours en quête d'une figure féminine emblématique, les médias américains braquent désormais leurs caméras vers Meg Whitman, la présidente d'eBay, le site d'enchères en ligne qui a fêté ses dix ans en septembre dernier. Une icône fragile que certains actionnaires ne manqueront pas de tenter de pousser vers la sortie si le titre poursuit sa chute à Wall Street.

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