Fragile reprise de la croissance britannique fin 2005

La deuxième économie européenne s'est reprise au dernier trimestre grâce à sa consommation domestique. Après avoir voté une nouvelle fois le statu quo aujourd'hui, la Banque centrale devrait une nouvelle fois maintenir ses taux à 4,5% le mois prochain.

Une lueur d'espoir dans le bilan 2005 plutôt maussade de l'économie britannique. Attendue en hausse de 0,5% par le consensus des économistes recueilli par Bloomberg, la croissance s'est élevée 0,6% au dernier trimestre outre-Manche, un rythme qui n'avait pas été atteint depuis un an. Une croissance attribuable au rebond de la consommation des ménages, les ventes de détail ayant progressé sur les cinq derniers mois de l'année.

De plus, certains secteurs se sont redressés, comme la distribution, l'hôtellerie et la restauration, qui avaient pâti des conséquences des attentats de Londres en juillet au troisième trimestre. "En ligne avec les anticipations de la Bank of England (Banque centrale-BoE), cette reprise augure un statu quo monétaire de la BoE lors de son prochain comité en février", indique Alexis Garatti, chez Ixis. La BoE a laissé inchangé son taux de refinancement à 4,5% aujourd'hui pour la cinquième mois consécutive.

Reste que sur l'année, croissance de l'économie britannique est tombée au plus bas depuis 13 ans, à 1,8%, contre 3,2% en 2004. Et nombre d'économistes prédisent une année 2006 encore difficile pour le ministre des Finances, Gordon Brown.

"Cela signifie que le produit intérieur brut (PIB) de la Grande-Bretagne a atteint 1.130 milliards de livres ou 2.000 milliards de dollars en 2005 et que la Chine est désormais la quatrième économie mondiale", a souligné John Butler, de la banque HSBC, faisant écho aux affirmations chinoises. Pékin a fait état ce matin d'une croissance de 9,9% et d'un PIB de 2.225 milliards de dollars pour 2005 (lire ci-contre).

Beaucoup plus performante que ses voisins ces dernières années, la Grande-Bretagne rejoint la moyenne des croissances européennes. La Banque centrale européenne (BCE) table en effet sur une croissance de 1,4% pour la zone euro en 2005 et de 1,9% en 2006. Gordon Brown attend un chiffre compris entre 2 et 2,5% pour la Grande-Bretagne cette année, et bon nombre d'économistes parient sur 2,2%.

Mais Howard Archer, du bureau d'analyse Global Insight, ne croit pas à une amélioration durable de la consommation en raison de "la reprise du chômage, la croissance modérée des salaires, l'alourdissement récent des impôts locaux et des factures d'énergie, et du poids de l'endettement des particuliers". Le chômage a enregistré en janvier sa onzième hausse mensuelle consécutive, touchant la barre des 5% (en normes BIT) pour la première fois depuis octobre 2003. L'endettement des ménages a de son côté été évalué à 1.130 milliards de livres, avec un nombre croissant de faillites personnelles.

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