Par prudence, Dassault Systèmes revoit à la baisse ses objectifs de bénéfices annuels. Et, ce malgré un bon début d'année, où les résultats du premier trimestre sont ressortis supérieurs aux attentes, avec une hausse de 31% de son bénéfice net à 40,7 millions d'euros et un chiffre d'affaires en progression de 29% à 256 millions d'euros. La marge d'exploitation a d'ailleurs atteint 23,6% contre 22,8% au premier trimestre 2005.

Dassault Systèmes a préféré revoir à la baisse ses prévisions de bénéfice par action. Il mise à présent sur 1,75 à 1,77 euros par action pour l'ensemble de son exercice contre 1,79 et 1,81 euros par action précédemment. Le concepteur français de logiciels justifie ce profit warning par "l'impact du changement des hypothèses de taux de change sur le yen, et à l'impact de l'acquisition de MatrixOne, qui aura un impact légèrement plus dilutif qu'anticipé en 2006, pour la simple raison que la transaction pourrait être finalisée six semaines plutôt que prévu", a-t-il expliqué, précisant qu'une assemblée générale des actionnaires doit se réunir le 10 mai pour approuver l'opération. En revanche, il maintient sa prévision de chiffre d'affaires pour l'année, entre 1,175 et 1,185 milliard d'euros. La marge d'exploitation devrait grimper à 27% sur l'année. Pour le deuxième trimestre, les ventes devraient osciller entre 260 et 265 millions d'euros, avec un bénéfice net par action d'environ 0,36 à 0,37 euros.

Ce n'est que par prudence que le groupe a revu ses prévisions pour 2006 car le marché se porte bien. "Nous voyons des perspectives de croissance importantes dans les industries de l'énergie, du pétrole, et du raffinage, et l'acquisition de MatrixOne va nous permettre d'étendre nos ventes dans les industries des semi-conducteurs, de l'électronique et de l'habillement", a indiqué Thibault de Tersant, directeur financier de Dassault Systèmes. D'ailleurs, le groupe compte bien étendre encore l'usage de ses logiciels à de nouvelles industries. Mais pour l'heure, aucune acquisition n'est à l'étude, même si " nous continuons à regarder les dossiers qui nous accéléreraient notre croissance dans de nouveaux marchés, comme les logiciels de gestion du cycle de vie (PLM), l'automation", commente le directeur financier, qui veut aussi élargir l'utilisation des logiciels 3D à une plus vaste audience, au-delà de l'ingénierie.

Dans la foulée, le titre a perdu 1,08% à 42,89 euros avant de regagner du terrain, s'adjugeant à la clôture 1,66% à 44,08 euros.