Avec APC, Schneider s'est montré opportuniste

Si Schneider Electric a pu se lancer dans l'acquisition pour 6,1 milliards de dollars d'APC, c'est que le groupe américain spécialiste de l'énergie sécurisée a rencontré des difficultés en termes de rentabilité. Ces difficultés, liées à une croissance mal maîtrisée, ont eu pour conséquence le changement de dirigeant du groupe en août dernier, et ont abouti finalement au rachat de la société.

C'est une opportunité comme il s'en présente rarement. Schneider Electric, qui a toujours clamé son intérêt pour les acquisitions de petite taille, a surpris avec le rachat pour 6,1 milliards de dollars du géant américain de l'énergie sécurisée, APC. "Avec cette acquisition, nous construisons un pôle majeur pour le futur de Schneider", a lancé Jean Pascal Tricoire, président du directoire de Schneider Electric.

Surtout, en rachetant APC, Schneider se montre extrêmement opportuniste. "Jusqu'au mois d'août dernier, le groupe n'était pas à vendre", explique Jean-Pascal Tricoire. Et pour cause, le groupe, qui est leader mondial dans les petits systèmes électriques dans le domaine de l'énergie sécurisée, a connu une véritable crise de croissance l'an dernier. Ce qui lui a valu une érosion de ses marges et le départ précipité de son directeur général en août dernier.

"Cet événement a été déclencheur. Nous avons immédiatement pris contact avec le conseil du groupe pour leur proposer une autre solution pour l'avenir d'APC, plutôt que de se contenter de changer de dirigeant", explique Jean-Pascal Tricoire. Le groupe américain a alors lancé un appel à candidature auprès des différents acteurs du secteur en vue d'un rapprochement. "Nous avons finalement remporté cette bataille, dans un mouchoir de poche, samedi matin", ajoute Jean-Pascal Tricoire.

Schneider savoure d'autant plus sa victoire que les deux groupes affichent de fortes complémentarités. "Nos deux groupes sont d'une complémentarité exceptionnelle", se réjouit Jean-Pascal Tricoire, tandis qu'APC est considéré comme "la" référence des onduleurs électriques. En outre pour Schneider, le rachat d'APC est le moyen d'accéder à des clients très frileux avec la sécurité. Schneider se renforce également dans les services à l'énergie et la distribution d'électricité.

Et Schneider ne doute pas un instant de ses capacités à redresser les marges d'APC. Il estime qu'il atteindra, avec l'apport d'APC, entre 4,1 et 4,3 milliards de dollars en 2009, et un Ebitda (équivalent du résultat brut d'exploitation) entre 0,7 et 0,8 milliard de dollars en 2009, soit une marge d'Ebitda de 17 à 19% à cette date.

Pour cela, Schneider prévoit d'assainir le portefeuille de produits d'APC dans les gros systèmes, et de se recentrer sur les petits systèmes, où APC est le plus performant et le plus rentable.

Toutefois, Schneider est conscient de l'importance de l'acquisition, et prévient d'emblée qu'il ne prévoit pas de réaliser d'autre acquisition de cette ampleur prochainement. "Nous continuons de regarder les dossiers de plus petite taille", précise toutefois le groupe.

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