Le Crédit Agricole tire pleinement parti de l'intégration du Lyonnais

La première banque française a annoncé le doublement de ses bénéfices au dernier trimestre 2005, tirés par la performance des marchés d'actions. Le recul des coûts d'intégration du Crédit Lyonnais a également participé à cette amélioration.

Résultats meilleurs que prévu en fin d'année dernière pour le premier groupe bancaire français. Le Crédit Agricole a publié ce matin un bénéfice en hausse de 55,6% à 3,891 milliards d'euros pour l'année et de 1,006 milliard pour le quatrième trimestre, en hausse spectaculaire de 128% par rapport aux 441 millions d'euros du quatrième trimestre 2004.

Et pour cause: non seulement le groupe a profité comme ses concurrents BNP Paribas et Société Générale d'une conjoncture favorable et d'une très bonne tenue des marchés d'actions, mais les dépenses d'intégration du Crédit Lyonnais (devenu LCL) se font beaucoup moins ressentir. Ces coûts ont ainsi reculé de 60,3% à 219 millions d'euros, alors que 663 millions d'euros de synergies ont été réalisées à fin 2005, un chiffre supérieur de 43 millions aux objectifs annoncés lors de l'offre sur le Lyonnais en juin 2003. Parallèlement, l'environnement a été "porteur sur les marchés" et "favorable en termes de risques". Le coût du risque s'établit à 643 millions d'euros, en hausse de 11,8% par rapport à 2004 sous l'effet de dotations de provisions sur créances douteuses imposées par les normes IAS.

Le produit net bancaire (PNB) du groupe a gagné 13,1% à 13,693 milliards d'euros, contre 12,107 milliards en 2004. Mais les charges d'exploitation sont restées contenues à 9,166 milliards d'euros, en progression de 6,8% sur un an. Par métier, le PNB du pôle services financiers spécialisés s'est accru de 9,1% à 2,466 milliards. La production de crédits à la consommation a enregistré une croissance de 16,8%, portée par les filiales étrangères, en hausse de 45,6% en Italie, 37% en Espagne contre seulement 5,7% en France. Fin 2005, les encours gérés de crédits à la consommation dépassent 37 milliards d'euros.

La meilleure performance a été signée par le pôle gestion d'actifs, banque privée et assurance qui a enregistré la plus forte progression des revenus, avec un PNB en hausse de 21,3% à 3,333 milliards sur un an et de 42,4% sur le seul dernier trimestre. 2005 a été marquée par une "collecte record" de plus de 55 milliards d'euros, si bien que les actifs gérés, en progression de 38,3%, atteignent 563 milliards à fin décembre.

De son côté, le pôle banque de financement et d'investissement (BFI) affiche un PNB en hausse de 19,9% à 4,456 milliards, grâce à une "conjoncture globalement porteuse mais marquée par une forte pression sur les marges". La banque d'investissement a notamment obtenu des mandats de taille (Suez, EDF, GDF, Metrovesca). Enfin, la gestion pour compte propre enregistre une hausse de 31,9% de son PNB, notamment à la faveur de l'activité de capital-investissement, qui ressort à 91,2 millions d'euros en 2005.

Les analystes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg s'attendaient à une hausse des profits du groupe à 921 millions d'euros seulement. Il sera proposé à l'assemblée générale un dividende de 0,94 euro par action, en hausse de 42,4% sur un an. L'action termine la séance en hausse de 1,27%, à 31,09 euros.

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