Les banques britanniques s'offrent un fort rebond ce matin à Londres, après la déclaration du chancelier de l'Echiquier. Alistair Darling a en effet annoncé hier soir après la clôture des marchés que la Banque d'Angleterre garantissait tous les dépôts de la banque en difficulté Northern Rock, alors qu'un vent de panique incitait ses clients à retirer leurs fonds.

Northern Rock a donc rebondi de 8,3% à 306,25 pence ce matin, alors que la banque concurrente Alliance & Leicester, dont le modèle d'activité est proche, a également rebondi de 24%, à 742 pence.

Cette garantie, censée rassurer sur les perspectives de la banque, a commencé dans cette journée de mardi à avoir un effet sur les files d'attentes qui se sont réduites. Toutefois, les clients de Northern Rock ont déjà retiré 4 milliards de livres de la banque en difficulté. Les trois quarts des fonds de la banque étaient investis sur les marchés financiers, contre un peu plus de la moitié pour ceux d'Alliance & Leicester.

D'un point de vue fondamental, les déclarations du gouvernement ne changent rien sur les difficultés à venir de la banque, même si le risque de faillite s'éloigne. Les obligations reflétant la dette des deux banques ont toutefois vu leur rendement chuter ce matin, indiquant que le risque de banqueroute s'éloignait.

Dans la foulée, la Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé ce matin qu'elle mettait à disposition des banques britanniques 4,4 milliards de livres (environ 6,6 milliards d'euros) supplémentaires pour "aider à dissiper les perturbations" liées à la situation de Northern Rock.

Le directeur général de cette dernière, Adam Applegarth, a publié ce mardi matin un communiqué dans lequel il affirme que "ce qui est évident, c'est que le chancelier a confirmé que tous les dépôts actuels de Northern Rock sont complètement garantis par la Banque d'Angleterre, et sont donc totalement sûrs pendant l'instabilité actuelle des marchés financiers".

Le gendarme de la finance et de la bourse outre-Manche, la FSA, Financial Services Autority, a lancé ce mardi un appel au calme. Le responsable de cette institution, Callum McCarthy, a souligné dans plusieurs interviews qu'il n'y avait rien à craindre quant à la solidité du marché bancaire britannique et des dépôts des clients.

Les analystes se montrent toutefois moins optimistes ce matin. Goldman Sachs a dégradé le titre Northern Rock à "vendre", estimant que la banque, dont la capitalisation a été divisée par deux en trois jours, ne devrait pas bénéficier d'offre de rachat avant que les marchés financiers ne montrent une accalmie. Son objectif de cours a été divisé par quatre.

En revanche, Dresdner Kleinwort et Cazenove ont recommandé Alliance & Leicester à l'achat ce matin, en raison du plongeon de 31% d'hier, jugé démesuré par rapport aux risques réellement encourus par la banque.

La crise bancaire qui semble menacer derrière l'épisode Northern Rock a fortement pesé sur la livre sterling, qui a chuté en dessous des 2 euros pour la première fois depuis plusieurs mois hier.