Ukraine : le bras de fer se poursuit

Le président pro-occidental ukrainien Viktor Iouchtchenko a prononcé la dissolution du Parlement et fixé au 27 mai la date des élections législatives anticipées par un décret que le Premier ministre Viktor Ianoukovitch (pro-russe) a demandé dans la nuit de lundi à mardi d'annuler.

Le bras de fer se poursuit entre le président et la majorité gouvernementale. Le président pro-occidental ukrainien Viktor Iouchtchenko a prononcé la dissolution du Parlement et fixé au 27 mai la date des élections législatives anticipées par un décret que le Premier ministre Viktor Ianoukovitch (pro-russe) a demandé dans la nuit de lundi à mardi d'annuler.

Alors que Les Etats-Unis ont lancé un appel au calme aux dirigeants politiques ukrainiens, le Premier ministre Ianoukovitch a appelé Viktor Iouchtchenko à se mettre à la table de négociations, lors d'une réunion d'urgence de son cabinet dans la nuit. Le ministre de la Défense Anatoly Grytsenko, un fidèle du président, a déclaré que l'armée ukrainienne obéirait au président Iouchtchenko.

Plus tôt lundi, le président avait prononcé la dissolution du Parlement après des mois de conflit avec la majorité gouvernementale pro-russe. "Aujourd'hui, j'ai signé le décret sur une interruption avant terme des pouvoirs du Parlement", a déclaré Viktor Iouchtchenko dans une allocution télévisée. "Ce n'est pas seulement mon droit, c'est aussi mon devoir", a-t-il ajouté assurant que sa décision n'entraînerait "pas de troubles et de confrontations".

Par le même décret, Viktor Iouchtchenko a fixé au 27 mai la date des prochaines élections législatives, en promettant qu'elles seraient "libres" et conformes aux standards démocratiques. Il a annoncé sa décision après des consultations de plusieurs heures avec les responsables des groupes parlementaires et du Parlement pour tenter de trouver une issue à la crise.

Les parlementaires de la majorité pro-russes, réunis en session extraordinaire dans la soirée, ont adopté une résolution par 256 voix sur 450 disant que cette décision n'avait "aucun fondement légal". Viktor Iouchtchenko accuse notamment la coalition pro-russe de s'être renforcée de façon "anticonstitutionnelle" en faisant passer des parlementaires pro-occidentaux dans son giron dans le but d'acquérir la majorité constitutionnelle de 300 voix d'ici mai.

Dans ce cas, le président, dont les prérogatives ont déjà été considérablement réduites ces derniers temps, resterait pratiquement sans pouvoir, la coalition étant capable de modifier la Constitution à son gré et de surmonter tout veto présidentiel. "Pendant longtemps, j'ai appelé les forces politiques parlementaires à un travail constructif et au dialogue. Mes propositions ont été une nouvelle fois ignorées aujourd'hui", a lancé le président, qui a reporté une visite prévue ce mardi à Moscou.

Lundi, plusieurs milliers de sympathisants du gouvernement pro-russe avaient manifesté contre la dissolution, brandissant le drapeau national bleu et jaune ainsi que l'étendard rose du parti socialiste qui fait partie de la coalition. Samedi, des dizaines de milliers de partisans de l'opposition s'étaient eux aussi rassemblés sur la place centrale de Kiev pour réclamer des législatives anticipées.

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