La coalition Merkel reste populaire chez les patrons deux ans après ses débuts

Deux ans après ses débuts, le gouvernement de grande coalition droite-gauche reçoit une opinion favorable des dirigeants d'entreprise en Allemagne. Mais l'expérience devra s'arrêter en 2009, espèrent-ils.

Près de huit patrons sur dix (78%) sont d'avis que la coalition entre chrétiens-démocrates/chrétiens sociaux (CDU-CSU) et sociaux-démocrates (SPD), dirigée par Angela Merkel (CDU), fait "manifestement bonne route". Notre confrère Handelsblatt publie ce mardi une enquête exclusive réalisée auprès de 800 dirigeants et publiée à deux jours du deuxième anniversaire de la prestation de serment du gouvernement. La Chancelière est créditée selon cette enquête de 60% d'opinion très favorable ou favorable.

La cote de confiance des patrons envers la grande coalition a de fait évolué en dents de scie ces derniers vingt-quatre mois. S'ils étaient 86% à juger positivement le pouvoir à Berlin peu de temps après ses débuts, en février 2006, les mêmes sondés n'étaient plus qu'un tiers à être du même avis un an plus tard. La décision du gouvernement, malgré tous les avis défavorables, de massivement augmenter la TVA, et le manque de souffle des premières réformes, comme celle du financement de la santé, avaient fait le lit des mécontents. Depuis, la lune de miel semble être revenue sur fond de conjoncture maintenue à un haut niveau...malgré la forte ponction fiscale. La famille, les finances et l'emploi sont le tiercé gagnant des politiques ayant fait les plus notables avancées. Les réformes de la santé et sur les retraites, malgré le recul de 65 à 67 ans de l'âge légal de cessation d'activité, ont convaincu moins d'un patron sur cinq.

Globalement, une majorité de sondés estime que la reprise économique qui s'est installée est due à l'action politique. Près d'un cinquième (19%) décernent cette palme à l'actuel gouvernement, contre 16% qui l'attribuent à la précédente coalition SPD-verts de Gerhard Schröder et 22% qui ne font pas de différence. Cela ne laisse que 42% des réponses optant pour un "ni-ni" politique, à savoir que le moteur de la reprise économique a été allumé d'abord par les entreprises elles-mêmes ou d'autres facteurs. Outre la bonne conjoncture, ce sont les entreprises en se restructurant et les partenaires sociaux, en concluant des accords salariaux modérés, qui ont surtout permis à l'économie de fleurir à nouveau, estime-t-on dans les milieux économiques.

L'opinion des patrons envers la coalition pourrait certes s'assombrir à nouveau, si le gouvernement persiste à revenir sur des réformes structurelles mettant en cause l'Etat providence et renforçant la pression sur les chômeurs pour qu'ils trouvent du travail. Ces réformes labellisées en leur temps "Agenda 2010" portent aujourd'hui leurs fruits, mais elles ont été récemment grignotées en prolongeant notamment la durée d'indemnisation des chômeurs plus âgés. "Un pas dangereux en arrière" a été effectué, jugent 74% des chefs d'entreprises employant entre 500 et 5.000 salariés. Les élections régionales importantes qui se profilent en 2008 vont sans doute un peu plus ralentir l'action du gouvernement. La cote de confiance des patrons devrait alors s'en ressentir. Une grande majorité d'entre eux s'attend cependant à ce que la coalition aille à son terme en septembre 2009. Pour diriger le pays à l'avenir, ils sont 81% à souhaiter un attelage "noir-jaune", soit entre la CDU d'Angela Merkel et le parti libéral FDP de Guido Westerwelle.

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