Malgré une croissance légèrement plus faible que prévu, l'emploi et les finances publiques s'améliorent en zone euro, selon Bruxelles

La zone euro connaîtra une croissance économique plus faible que prévu de 2007 à 2009 en raison de la crise financière, de la hausse des prix du pétrole et du ralentissement aux Etats-Unis, mais ses fondamentaux restent bons et ses finances publiques s'améliorent, estime ce vendredi la Commission européenne dans ses prévision économiques d'automne. Quelque 3,2 millions d'emplois devraient être créés dans la zone euro en 2008-2009.

L'exécutif européen table désormais sur une croissance de 2,2% du PIB pour la zone euro en 2008 et de 2,1% en 2009 après 2,6% en 2007. Ces chiffres sont, pour 2008, en baisse de 0,3 point par rapport aux prévisions de printemps à cause de certains facteurs négatifs, comme la crise du crédit immobilier spéculatif américain, dont les effets devraient cependant se dissiper.

"Les nuages se sont clairement amoncelés à l'horizon avec les turbulences de cet été sur les marchés financiers, le ralentissement américain et les prix du pétrole toujours en hausse", a commenté le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia. "Mais, grâce à une forte croissance mondiale et à de solides fondamentaux économiques, l'impact négatif devrait être limité".

En matière d'inflation, en revanche, pas d'inquiétudes majeures. La hausse des prix devrait passer de 2% en 2007 à 2,1% en 2008 dans la zone euro avant de retomber à 2% en 2009, soit l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE).

En matière de croissance, la France et l'Italie sont à la traîne de leurs partenaires européens. La hausse de l'activité ne sera que de 1,9% du PIB dans les deux pays en 2007, sous la barre des 2% prévus par le gouvernement français comme minimum pour cette année. En 2008, la situation s'améliorera marginalement, à 2% en France, soit le bas de la fourchette de 2 à 2,5% prévue par Paris, avant de connaître une nouvelle rechute, à 1,8%, en 2009 si les politiques économiques mises en oeuvre ne changent pas.

L'Allemagne tire mieux son épingle du jeu avec une croissance de 2,5% du PIB en 2007, 2,1% en 2008 et 2,2% en 2009. En règle générale, tous les pays de la zone connaîtront un tassement de l'activité, même l'Espagne qui, à 2,3% de croissance prévue en 2009, renoue avec un chiffre sous les 3% qu'elle n'avait plus enregistré depuis le début des années 1990.

Cela n'empêchera pas la création de 3,2 millions d'emplois dans la zone euro en 2008-2009, après 2,3 millions de postes de travail créés cette année, et le taux de chômage baissera de 7,3% en 2007 à 7,1% les deux prochaines années.

Côté finances, le déficit public restera modeste, à 0,9% du PIB dans la zone euro, mais la situation est très contrastée. La France sera en 2008 le cancre de la zone euro avec un déficit de 2,6% du PIB inchangé par rapport à 2007 et elle aggravera son cas en 2009 avec un chiffre de 2,7%. Cette mauvaise performance est très proche de la limite de 3% prévue par le pacte de stabilité de l'euro et rend illusoire la promesse faite par Nicolas Sarkozy de "tout" faire pour parvenir à l'équilibre des finances publiques en 2010. Si la France n'y parvient pas, a promis le président français, elle s'engage à y arriver pour 2012.

En revanche, l'Allemagne aura un surplus budgétaire de 0,1% du PIB en 2007 pour la première fois depuis 2000. En 2008, elle enregistrera un léger déficit de 0,1% du PIB avant de renouer avec un surplus en 2009, toujours selon les prévisions de la Commission.

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