Dauphine mise sur les secteurs de demain avec quatre chaires d'entreprise

La formule connaît un certain succès. Après le lancement récent de la chaire private equity par l'ESSEC et de celle d'entrepreneuriat commune à HEC, ESCP-EAP et Advancia, Dauphine vient d'en créer à son tour non pas une mais quatre. L'enseignement supérieur serait-il en passe de devenir le lieu où se pensent les métiers de demain ?

C'est une première dans le monde universitaire, souvent critiqué pour son absence de connexion avec les réalités du business. La création de quatre chaires d'entreprise par Dauphine, dont "Finance quantitative et développement durable" financé par Calyon et EDF et "Les risques majeurs" financé par AXA, pourrait bien renverser la vapeur.
"Nous voulons développer dans la durée de nouveaux pôles de compétences, de réflexion et de recherche sur les nouveaux enjeux de l'assurance, de la finance, des marchés de l'énergie et des matières premières", confirme Elyès Jouini, directeur de l'institut de finance et vice-président chargée de la recherche à Dauphine.

Problématiques nouvelles. Illustration avec la chaire financée par AXA qui accueillera, comme les trois autres, 7 à 8 thésards : "De nouveaux risques comme le terrorisme sont apparus, d'autres telles les catastrophes naturelles ont pris de l'ampleur avec des répercussions immédiates sur le portefeuille des investisseurs et des gérants de portefeuille. Comment mieux appréhender ces nouveaux risques ? Voilà le défi auquel sont confrontés ensemble chercheurs, étudiants, enseignants et professionnels". Les connaissances mutualisées seront ensuite essaimées dans les magistères existants de Dauphine sous forme de nouveaux cours.

Les budgets, environ 300.000 euros par an et par chaire, permettront une meilleure mobilité des équipes de recherche à l'étranger. Les entreprises mécènes et partenaires y voient ainsi une opportunité de connaître les sujets qui intéressent le plus à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, et les outils et solutions mis en place.

Nouveaux métiers, nouveaux débouchés. Si les problématiques demeurent encore des niches pour les professionnels, ces derniers tablent sur une montée en puissance de ces secteurs. A titre d'exemple, "la finance quantitative peut surement apporter beaucoup au développement durable en matière de création de marchés de droits à polluer ou d'évaluation de projets impliquant des répercussions de très long terme tels le nucléaire, assure Jean-Michel Lasry, conseiller scientifique du directeur général de Calyon. Les quelques dizaines d'emplois existants aujourd'hui se transformeront probablement en plusieurs centaines dans quelques années. Il ne faut pas en effet oublier toutes les activités de conseil, de financement de projets ou encore l'investissement socialement responsable".

Par conséquent, Calyon et les autres entreprises ne s'en cachent pas : "Les chaires vont constituer des sources naturelles de recrutement", reconnaît Jean-Michel Lasry.

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