TF1 a démenti ce jeudi vouloir lancer une attaque contre les sites d'échanges de vidéo. Selon une information publiée ce matin par le journal Le Figaro, la première chaîne française et européenne devrait déposer une plainte contre Dailymotion et YouTube pour "utilisation non autorisée de contenus sous droits d'auteurs".

"Nous faisons un état des lieux et des conséquences concrètes que ces sites ont en matière de détournement d'images mais nous n'avons pas décidé à ce jour de mener des actions judiciaires", a expliqué un porte-parole du groupe. "Au même titre que la plupart des autres éditeurs nous nous posons la question de savoir comment contrer le piratage et nous étudions toutes les voies possibles dont la négociation".

Les deux plates-formes, qui attirent chaque mois plus de 15 millions d'internautes, sont accusées d'héberger des extraits de journaux télévisés, d'émissions, de spectacles ou encore de séries dont TF1 détient les droits.

Si TF1 décidait in fine de porter plainte, ce serait un déboire de plus pour YouTube. La filiale de Google, déjà attaquée par CBS et par NBC, deux des plus importantes chaînes outre-Atlantique, est depuis mai la cible d'une "class action" (action en justice en nom collectif), lancée par la Premier League anglaise. La Ligue de Football professionnel et la Fédération française de Tennis se sont récemment joints à cette procédure judicaire.

Le premier site de partage de vidéo a riposté en proposant des partenariats aux détenteurs de droits, leur permettant de diffuser leurs vidéos sur le site sur des pages à leurs couleurs, en échange d'un partage des revenus publicitaires. Une solution notamment acceptée par la NBA et par la NHL, les ligues professionnelles nord-américaines de basket-ball et de hockey sur glace, et plus récemment par le groupe France Télévisions. Canal + a pour sa part indiqué ce jeudi l'existence de discussions avec YouTube.

Contacté par YouTube pour la mise en place d'un tel partenariat, TF1 n'a semble-t-il pas été convaincu par le modèle économique. Car au-delà, la chaîne pourrait être tentée de favoriser l'émergence de son site de partage de vidéo, WAT, lancé l'an dernier mais qui n'attire que 700.000 internautes par mois, pour capter l'intégralité des recettes publicitaires. Mais en attaquant Dailymotion et YouTube, "TF1 se tirerait une balle dans le pied car WAT fonctionne sur un système similaire au nôtre," estime-t-on chez Dailymotion.