Ségolène Royal présente des mesures fortes pour réformer le système bancaire

Rémunération des comptes courants, annualisation du calcul des découverts, plafonnement des frais bancaires et instauration de la "class action" sont autant de mesures proposées par la candidate du PS pour limiter les abus bancaires et le surendettement des ménages.

Un million et demi de familles endettées, trois millions de familles sur le point de basculer dans cette situation. C'est le constat qu'a fait ce mardi matin Ségolène Royal lors d'une conférence de presse au siège du parti socialiste. Alors, pour lutter contre la vie chère et limiter ce fléau, la candidate propose une réforme en profondeur du système bancaire.

"D'abord, instaurer la rémunération des comptes courants car il est parfaitement injuste que lorsqu'on a un compte bancaire dont le solde est positif, cela ne rapporte qu'à la banque", a-t-elle lancé. "Deuxièmement, je veux l'annualisation du calcul des découverts". Ainsi, les banques devront réaliser un solde entre les agios et les intérêts produits par le compte et verser annuellement le solde éventuel au client.

Par ailleurs, "les frais bancaires seront plafonnés", a-t-elle poursuivi en considérant que les taux de crédits pratiqués relevaient parfois "d'une forme d'arnaque bancaire". "En tout cas les gens le ressentent comme cela et ils ont raison", a dit Ségolène Royal, estimant qu'il "est clair que les banques s'enrichissent sur le dos des plus modestes" et que "cette situation là n'est plus acceptable". La candidate a cité l'exemple d'un chèque sans provision de 51 euros coûtant 65 euros d'incident de paiement.

"Troisièmement, a-t-elle dit, je supprimerai les jours de valeurs", c'est à dire "que le compte doit être immédiatement crédité" et non après plusieurs jours car, "en revanche, quand il y a des déficits, le prélèvement est automatique".

Autre mesure: "renforcer la transparence pour introduire la concurrence entre les banques". Les clients pourront notamment "changer de banque sans avoir à payer de pénalité", a-t-elle promis. En outre, la candidate entend instaurer "les actions de groupes de citoyens, les "class action" qui sont "indispensables dans le secteur bancaire".

L'Assemblée nationale avait adopté, à l'unanimité le 21 février, dans le cadre du projet de loi sur le droit au logement opposable, un amendement limitant le montant des frais bancaires en cas d'incident de paiement.
"Cela n'est pas appliqué", a répliqué Ségolène Royal.

Interrogée sur la TVA sociale, mesure proposée par le candidat UMP Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal a déclaré qu'elle était dangereuse pour plusieurs raisons. D'une part, elle constitue "une hausse des impôts pour tous les consommateurs". "La vie va coûter plus cher, et cela s'ajoute au phénomène d'endettement des ménages et à la difficulté de trouver un logement", a-t-elle déclaré.

Il s'agit d'une "baisse du pouvoir d'achat", ce qui est "dangereux pour la croissance". "Au contraire, je souhaite une revalorisation des bas salaires pour relancer la croissance", a indiqué Ségolène Royal, qui a par ailleurs confirmé qu'elle souhaitait la revalorisation du Smic à 1.500 euros, et des autres bas salaires, pour ne pas entraîner un "écrasement de la hiérarchie". "Par ailleurs, tous les syndicats sont contre cette mesure, or il est difficile de lancer des réformes auxquelles tous les partenaires sociaux sont opposés", a-t-elle conclu.

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