Pesticides : le ministre de l'Agriculture reconnaît une situation "très grave" aux Antilles

Le cancérologue Dominique Belpomme présente mardi à l'Assemblée nationale un rapport sur l'usage des pesticides dans l'agriculture antillaise et ses conséquences sanitaires. "Il s'agit d'un véritable empoisonnement de la Martinique et de la Guadeloupe", affirme-t-il.

Avant même d'être rendu public, le rapport du cancérologue Dominique Belpomme sur l'usage des pesticides aux Antilles et ses conséquences sanitaires fait grand bruit. Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a affirmé ce lundi que la situation en Guadeloupe et en Martinique est aujourd'hui "très grave" car l'agriculture antillaise a utilisé massivement par le passé des pesticides, dont certains interdits en métropole. Le rapport Belpomme, qui sera rendu public mardi à l'Assemblée, fait état d'un "désastre sanitaire".

"Il s'agit d'un véritable empoisonnement de la Martinique et de la Guadeloupe", affirme le cancérologue dans un entretien au Parisien lundi. Dominique Belpomme, qui a mené une récente mission scientifique dans ces deux départements d'outre-mer estime que "l'empoisonnement concerne le sol et l'eau". Parmi les produits mis en cause figurent le chlordécone, pesticide interdit en France en 1990 avec application en 1992, mais que les agriculteurs antillais ont eu le droit d'utiliser jusqu'en 1993, le paraquat, un herbicide interdit récemment, et "plusieurs dizaines d'autres pesticides utilisés dans des conditions opaques", selon le cacérologue.

"Nous traiterons la question du chlordécone avec la plus grande transparence", a assuré Michel Barnier. Selon Christian Choupin, directeur général des producteurs de bananes de Martinique et de Guadeloupe interrogé par l'AFP, l'action de ce pesticide dans le sol peut perdurer "une centaine d'années". Dominique Belpomme a constaté un taux de cancers de la prostate "majeur" aux Antilles, mais aussi que les scientifiques "n'ont pas la preuve épidémiologique" qu'ils sont "liés au chlordécone".

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