"Leader mondial de l'image à collectionner", comme il aime à se présenter, le groupe Panini ne fait plus tellement recettes dans les autocollants à l'effigie de footballeurs: depuis 1998, la société italienne s'est diversifiée dans la commercialisation de cartes de téléphonie prépayées, en France, en Espagne, au Mexique et au Brésil. Déjà partenaire de Bouygues Télécom et de SFR, Panini France vient de conclure un accord de distribution avec le numéro un de la téléphonie mobile, Orange, qui portera sur toutes ses offres (Mobicarte, Ticket Game, Télécarte, etc). La filiale française, qui avait déjà généré l'an passé 41% de son chiffre d'affaires dans cette activité, soit 63 millions d'euros, espère atteindre 150 à 200 millions d'euros l'an prochain selon l'AFP. Cela représenterait alors 60% à 65% de ses facturations.

Cette montée en puissance semble inéluctable au détriment des vignettes qui ne sont vendues que par pochette de cinq au prix de 50 centimes d'euro. Pour autant, la vente de vignettes, qui a engendré 49 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006, reste beaucoup plus rentable que la distribution de téléphonie mobile, aux marges très tirées.

Grâce à son réseau de 20.000 points de vente presse, Panini est numéro deux en France derrière Altadis dans la distribution de ces cartes téléphoniques prépayées qui se sont dématérialisées depuis 2003, sous la forme de coupons édités depuis un terminal directement sur le point de vente. Une évolution qui conduit Panini à "imaginer d'autres services à commercialiser dans les points de vente", a expliqué à l'AFP le directeur commercial de Panini France, Stéphane Rivière: il envisage de tester la vente de "tickets de pré-paiement pour des abonnements presse sur Internet."

Décidé à surfer sur la vague porteuse de la téléphonie, Panini envisage même de devenir opérateur mobile virtuel (MVNO): la marque Panini s'estime "très légitime" si des opérateurs souhaitent avoir "un MVNO orienté sur une tranche d'âge plus jeune." De l'autocollant au téléphone portable, l'épopée Panini semble avoir de beaux jours devant elle.