PSA met le patron de Peugeot sur la touche

Frédéric Saint-Geours, qui a longtemps dirigé la marque au lion, cède la place à Jean-Philippe Collin.

Christian Streiff, président du groupe PSA depuis février dernier, place progressivement ses hommes aux postes-clés du groupe automobile. Nouvelle victime de ces changements stratégiques: Frédéric Saint-Geours, 57 ans. Patron de la marque Peugeot, indirectement depuis 1990 en tant que directeur général adjoint et directement depuis 1998 en tant que directeur général, Frédéric Saint-Geours cède en effet la place à Jean-Philippe Collin, directeur des achats de PSA.

Ce passage de témoin intervient après les critiques successives adressées par Christian Streiff à sa marque principale, Peugeot. "Peugeot doit évoluer vers plus de robustesse, d'élégance, et se rapprocher des voitures allemandes", nous précisait ainsi dernièrement le président de PSA.

Frédéric Saint-Geours n'a certes pas démérité. Et la marque a connu son heure de gloire au début de la décennie avec une forte hausse de ses ventes. Mais la situation est devenue beaucoup plus difficile ces dernières années en Europe. Des problèmes de qualité ont affecté nombre de modèles, notamment les 307 et 807, mais aussi la familiale 407. Des modèles prétendument innovants, comme le minispace 1007 à portes électriques coulissantes, n'ont pas trouvé leur public. Enfin, le design répétitif d'un modèle à l'autre (207, 308) n'a pas séduit tous les marchés. Le côté outrancier du style, qui contraste avec le classicisme traditionnel des voitures de la marque, en a aussi dissuadé plus d'un.

Dans l'Union européenne (et pays de l'AELE), les immatriculations de la marque ont encore fléchi de 0,5% sur neuf mois (hors utilitaires), alors que le marché a progressé de 0,7% dans le même temps. La part de marché atteint à peine les 7,1% sur la partie occidentale du Vieux continent, contre 7,9% en 2004, 8,4% en 2003 et 8,9% en 2002. La chute est donc sensible.

Bruxelles enquête sur une aide à PSA pour les voitures diesel à moteur hybride
La Commission européenne a annoncé ce mardi l'ouverture d'une enquête approfondie visant à déterminer si une aide de 96 millions d'euros accordée à PSA Peugeot Citroën par l'Etat français est conforme aux règles communautaires sur les aides d'Etat. "Nous devons nous assurer que l'aide n'est pas investie dans de la recherche-développement que Peugeot aurait réalisée de toute façon ou que ses concurrents pourraient réaliser sans aide d'Etat", a expliqué la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes. L'aide en question concerne le dévelopement d'une voiture diesel à moteur hybride, baptisée VHD. Les constructeurs japonais Honda et Toyota produisent déjà de telles motorisations mixtes (combustion-électricité) qui émettent moins de CO2 que les moteurs classiques. Un porte-parole de PSA a dit que le groupe avait "appris avec étonnement" la décision de la Commission, précisant que l'aide française accordée à un consortium composé du constructeur et d'autres entreprises européennes avait été le fait de l'Agence française pour l'innovation industrielle (A2i) et que l'exécutif européen avait été mis au courant du processus.

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