France : la croissance atteint 0,7% au troisième trimestre

Le PIB a enregistré une hausse de 0,7% de juillet à septembre, après une progression de 0,3% au deuxième trimestre, selon les premiers résultats des comptes nationaux trimestriels, publiés ce mercredi par l'Insee. L'acquis de croissance pour 2007 ressort ainsi à 1,8%. Mais Christine Lagarde, ministre de l'Economie, prévient que la conjoncture française pourrait souffrir au quatrième trimestre si les grèves s'éternisaient.

Christine Lagarde, ministre de l'Economie, avait promis un bon troisième trimestre. Effectivement, le produit intérieur brut (PIB) de la France a rebondi de 0,7% de juillet à septembre en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO), après une progression de 0,3% au deuxième trimestre, selon les premiers résultats des comptes nationaux trimestriels, publiés ce mercredi par l'Insee. L'acquis de croissance à la fin du troisième trimestre 2007 ressort ainsi à 1,8%. A noter que l'Allemagne a annoncé ce mercredi matin une croissance identique sur la même période.

Les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,8% sur la périopde de juin à septembre après 0,6% au deuxième trimestre. Elles contribuent pour 0,4 point à l'évolution du PIB. L'investissement des entreprises non financières et des entrepreneurs individuels a progressé de 1% après une hausse de 0,5% au deuxième trimestre.

Les exportations ont sensiblement accéléré au troisième trimestre avec une progression de 1,7% après 0,7% au deuxième trimestre, tandis que les importations ont décéléré (1,4% après 1,8% au trimestre précédent). Au total, le solde extérieur contribue pour 0,1 point à l'évolution du PIB, après une contribution négative de 0,3 point au deuxième trimestre. Enfin, les variations de stocks ne contribuent pas à la croissance au troisième trimestre après une contribution de 0,1 point au deuxième trimestre.

Tout en se félicitant du bon chiffre enregistré au troisième trimestre, Christine Lagarde a estimé que l'économie française pourrait souffrir si le mouvement de grève contre les régimes spéciaux de retraite, entamé mardi soir, se prolongeait. "Toute grève, quand elle dure, perturbe le fonctionnement de l'économie et des entreprises. Le rebond de la croissance française pourrait en pâtir. Tenons-en compte", dit-elle.

Pour Jean-Louis Mourier, chez Aurel Leven, cité par l'agence Reuters, la croissance du troisième trimestre "est légèrement au-dessus de ce que nous attendions mais conforme au consensus. La vigueur de la consommation n'est pas une surprise au regard du dynamisme des dépenses en produits manufacturés au cours des derniers mois. L'investissement des entreprises apparaît solide comme c'est le cas semble-t-il en Allemagne."

"En revanche, note l'économiste, le ralentissement de l'investissement résidentiel des ménages est confirmé même s'il ne devrait pas se prolonger au quatrième trimestre en liaison avec la mesure sur la déductibilité des intérêts d'emprunts. Le rebond était attendu et montre que la crise financière de l'été n'a pas eu de conséquences sur l'activité au moins jusqu'au mois de septembre. Avec un acquis de croissance à 1,8% à fin septembre, la croissance sur l'ensemble de l'année 2007 devrait se situer entre 1,8% et 2% s'il n'y a pas de révision du chiffre du troisième trimestre."

C'est "un rayon de soleil dans une journée grise à bien des égards", estime de son côté Nicolas Bouzou, chez Asterès. "La bonne nouvelle émane clairement des exportations. Celles-ci se sont littéralement envolées, de 1,7%, au troisième trimestre. Il ne s'agit certes pas d'un rythme record, mais d'une belle performance dans un contexte d'euro fort. On comprend tout de même mal par quel miracle les difficultés des entreprises françaises à l'export auraient disparu depuis le début de l'été. C'est pourquoi, sans vouloir jouer les Cassandre, il est difficile de penser que cette performance pourra être reconduite au quatrième trimestre".

Sur l'ensemble de l'année, "pour atteindre la symbolique barre des 2%, il faudrait que la croissance du quatrième trimestre s'élève encore à 0,7%. Les indicateurs dont nous disposons déjà pointent plutôt vers 0,5% maximum. Ainsi, sur l'ensemble de 2007, la croissance s'élèverait à 1,8-1,9%", pronostique Nicolas Bouzou, qui en conclut que "les réformes structurelles sont urgentes".

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