Arnaud Lagardère dit avoir informé Matignon de la vente de ses actions EADS

Le patron du groupe Lagardère a indiqué dimanche que Dominique de Villepin était au courant de son intention de vendre une partie des actions qu'il détenait dans le consortium franco-allemand. "Tout est possible" sur ce point, a estimé pour sa part le ministre du budget Eric Woerth.

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin était-il au courant de l'intention du groupe Lagardère de vendre des actions EADS à la banque IXIS CIB en 2006 et de la possibilité qu'une partie de ces actions soit rachetée par la Caisse des dépôts ? "Oui, bien sûr", affirme Arnaud Lagardère dans une interview au Journal du Dimanche. Le patron du groupe spécialisé dans la défense et les médias confirme qu'une note a été transmise à Matignon début 2006 au sujet de la vente d'une partie des actions EADS détenues par Lagardère, en avril 2006.

"Cette note était un descriptif de l'opération, que nous avons envoyée aux services du Premier ministre, parce qu'ils nous l'avaient demandé. Elle contenait une liste d'investisseurs susceptibles d'être intéressés à long terme, dont, parmi d'autres, la CDC", explique le patron du groupe Lagardère. Dominique de Villepin avait déclaré mercredi n'avoir "jamais été saisi" du rachat de titres EADS par la CDC. Arnaud Lagardère précise toutefois que l'achat d'actions EADS par la Caisse des dépôts n'a pas été organisé par Lagardère et l'Etat: "Thierry Breton l'a dit, l'Etat n'a rien à voir là-dedans. C'est une grande banque, IXIS CIB, qui en a été chargée".

Lagardère a vendu une partie de ses titres EADS juste avant la chute du cours provoquée par la révélation des difficultés de fabrication de l'avion A380. L'Autorité des marchés financiers (AMF) soupçonne des actionnaires et des dirigeants du groupe européen de délit d'initiés pour avoir vendu des actions avant ces révélations. Mais Arnaud Lagardère réfute de tels soupçons pour son groupe. "J'irai partout où c'est nécessaire pour démontrer que le groupe Lagardère n'a pas commis de délit d'initié", déclare-t-il.

Pour l'actuel ministre du Budget Eric Woerth "tout est possible" sur la connaissance par Matignon et Dominique de Villepin de la vente en 2006 d'une partie des actions EADS détenues par Lagardère. "Il y a des milliers d'informations dans tous les sens dans un gouvernement, tous les jours. Des notes, il y en a des centaines de milliers de pages qui sont produites chaque semaine", a déclaré dimanche Eric Woerth sur Radio J. "Laissons la justice, les autorités de marchés financiers, les commissions parlementaires" faire leur travail, a indiqué le ministre, en souhaitant que tout cela débouche sur "beaucoup de transparence en fin de parcours".

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