Fonte des bonus attendue à la City

Selon un institut britannique, les bonus annuels distribués dans les banques devraient afficher une forte baisse liée à la volatilité des marchés et à la moindre activité du marché des fusions acquisitions.

Les fortes secousses qu'ont traversé les marchés financiers depuis 6 semaines auront un impact important sur les bonus de fin d'année. Selon l'insitut britannique CEBR, (Center for Economics and Business Research), le montant total des bonus alloués par les banques en fin d'année devraient représenter 7,5 milliards de livres sterling, soit une chute de 15 % par rapport à l'année dernière. En 2006, les costumes rayés s'étaient partagés la somme de 8,8 milliards de livres sterling de bonus.

Selon Jonathan Said, économiste du CEBR, cette estimation pourrait être révisée à la baisse en cas de chute supplémentaire des indices boursiers, et pourrait avoir un impact direct sur le marché de l'immobilier londonien - du moins sur la demande dans les quartiers chics comme Kensington ou Chelsea. Le marché immobilier londonien a déjà marqué le pas, avec une première baisse de 2,5 % sur les deux premières semaines de septembre, soit la plus forte baisse depuis trois ans selon le groupe immobilier Rightmove.

Aux Etats-Unis, la société Options Group avait déjà indiqué fin août que les bonus de Wall Street devraient de leur côté afficher une baisse de 5 % en 2007 par rapport à 2006.

Les banques auront en effet moins de ressources à allouer aux bonus en raison de piètres performances de leurs activités de gestion. Une injustice selon le trader dérivés d'une banque française, qui constate que "les activités de trading sur options ont plutôt profité de la forte volatilité des marchés, contrairement aux activités de gestion classiques, déroutées par les mouvements peu rationnels constatés cet été".

"On a vu des mouvements relativement aberrants qui montrent aussi la généralisation de la gestion à la marge" confirme un gérant de hedge fund basé en Suisse. Ainsi, certaines actions survalorisées par rapport à leur perspectives, que les hedge-fund ont l'habitude de "shorter" ou vendre à terme parce que leur baisse est plus probable que leur hausse, ont fortement rebondi alors que les gérants se voyaient contraints de déboucler leur positions, et donc d'acheter les titres en question, pour cause de manque de liquidité. Ces variations inhabituelles auraient fait encore plus de dégâts dans la gestion classique, qui constitue aujourd'hui encore l'essentiel des encours placés sur le marché.

Outre l'impact direct sur les marchés, la crise actuelle rend les industriels et les fonds d'investissement plus frileux pour réaliser des opérations de fusion et acquisition. Or en 2006, les activités de fusion, très rentables pour les banques qui conseillent et parfois financent les mariages, avaient facilité un véritable envol des bonus. Les fusions-acquisitions avaient en effet grimpé de 45 % entre 2005 et 2006. Elles pourraient en revanche ressortir en baisse cette année.

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