Le TGV bat le record du monde de vitesse sur rail à 574,8 km/h

Le TGV français vient d'établir un nouveau record du monde de vitesse sur rail, en roulant à 574,8 km/h. Cet exploit technique devrait aider Alstom et la SNCF à conquérir de nouveaux clients chinois, argentins ou italiens pour le train à grande vitesse français.

Nouveau record de vitesse pour le TGV, qui a atteint les 574,8 km/h sur la ligne est-européenne. Le train à grande vitesse français a battu mardi son propre record du monde de 515,3 km/h établi en mai 1990, en présence d'huissiers chargés d'homologuer la prouesse retransmise en direct par plusieurs chaînes de télévision.

La performance - saluée notamment par Jacques Chirac, Dominique de Villepin et d'autres ministres (voir ci-dessous) à commencer par celui des transports, Dominique Perben ainsi que bien sûr par les patrons d'Alstom, Patrick Kron, et de la SNCF, Anne-Marie Idrac - a été rendue possible grâce à une rame conçue spécialement: les deux motrices ont vu leur puissance "gonflée", des moteurs supplémentaires ont été répartis le long du train avec des roues plus grandes que sur un TGV normal, de façon à assurer de très hautes vitesses sans faire surchauffer les moteurs. Sur la ligne elle-même, la puissance électrique a été fortement augmentée et la caténaire chargée d'alimenter le convoi a été renforcée, de même que le ballast, lit de graviers sur lequel reposent les rails soumis à d'intenses vibrations.

Le TGV avait déjà roulé sans encombre à ces vitesses record au cours de plusieurs dizaines d'essais officieux non homologués effectués depuis mi-janvier - au moins 559 km/h selon la SNCF, et même 568 km/h, selon une source proche du dossier. Mais le record mondial de vitesse du Maglev (train japonais à suspension magnétique), 581 km/h, n'a pu être atteint.

Au-delà de la performance technique, Alstom cherche surtout à impressionner d'éventuels acheteurs chinois, argentins ou italiens du TGV, tout comme la SNCF. Cette dernière doit en effet lancer un appel d'offre pour le renouvellement de sa flotte avant la fin de l'année. Alstom sera en compétition pour ce marché estimé de 7 à 9 milliards d'euros avec quatre concurrents: l'allemand Siemens, le japonais Hitachi, l'espagnol Talgo et le canadien Bombardier. Une compétition qui s'annonce rude. En effet, rien n'est joué pour le constructeur français. Surtout depuis que le groupe Bombardier a été choisi en octobre 2006 par la SNCF et la Région Ile de France pour le contrat du réseau transilien.


Le TGV, en lice en Argentine, intéresse aussi le Texas
Le ministre délégué à l'Industrie François Loos a salué ce mardi à Mansle (Charente) le record de vitesse établi par le TGV. "Dans la compétition internationale que se livrent les fabricants de TGV ou d'autres trains à grande vitesse, ça donne à Alstom une certaine avance, et j'en suis fier", a indiqué le ministre en déplacement pour y soutenir la candidate UMP de la troisième circonscription de Charente.
"A partir du moment où vous battez un record, ça montre que vous êtes capable de résoudre des problèmes difficiles, et ça rassure le client qui se demande si vous êtes le meilleur", souligne le ministre délégué à l'industrie. Alstom est notamment bien placé - il est désormais seul en lice, son rival allemand Siemens ayant abondonné - pour vendre le TGV en Argentine.
L'Etat de Californie s'intéresse lui aussi de près au train à grande vitesse français, alors qu'il envisage d'établir une liaison ferroviaire rapide de San Francisco (nord) à San Diego (sud). C'est ce qu'a déclaré ce mardi le président de son Assemblée, Fabian Nunez, lors d'une visite en France. "Nous regardons aussi les modèles concurrents, mais nous sommes particulièrement intéressés par le TGV français, car la Californie est plus adaptable à l'expérience française de transport ferroviaire", a-t-il souligné, en saluant "l'impact très positif sur l'environnement" du système ferroviaire hexagonal.Le projet californien de ligne à grande vitesse, dont le coût est estimé à 40 milliards de dollars soit plus de 30 milliards d'euros, relierait Sacramento à San Diego en passant par San Francisco et Los Angeles, soit une distance de 1.100 km. Le temps de trajet entre San Francisco et Los Angeles (710 km) serait réduit à 2h30.

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