Alain Weill n'a pas attendu longtemps pour restructurer son dernier achat. En avril, son groupe NextRadioTV (RMC, BFM et BFM TV) s'offrait pour 80 millions d'euros le leader de la presse informatique, le groupe Tests. Un mois et demi après, la direction du groupe a présenté ce vendredi, lors d'un Comité d'entreprise extraordinaire, un plan de restructuration prévoyant la suppression de 163 postes sur 400. Certains titres devraient également être cédés ou arrêtés, notamment dans les pôles de la presse professionnelle comme les magazines 01 Réseaux et Décision Informatique, qui cesseront de paraître.

Pour les salariés, la pilule est amère. "On passe à un modèle low-cost, ils vont sortir de la presse écrite et on a vraiment le sentiment d'avoir été floués", explique un journaliste. "Une fois le chèque signé, Alain Weill a pris un tournant à 180° et aujourd'hui, c'est la disparition pure et simple du premier groupe de presse informatique français", ajoute ce salarié en dénonçant les méthodes d'intimidation employées.

Les syndicats jugent, quant à eux, le plan de restructuration "inacceptable", car il ne répondrait "qu'à une logique de réduction des coûts, sans aucune perspective de développement stratégique". Le comité d'entreprise a été suspendu jusqu'à lundi matin, tandis qu'une assemblée générale devrait être convoquée par l'intersyndicale.

Tests, qui a fêté l'an dernier ses 40 ans, emploie actuellement plus de 400 salariés, dont 220 journalistes, et édite 14 magazines dont les plus connus sont les magazines Micro Hebdo (169.415 exemplaires, OJD en 2006), 01Informatique (48.643 exemplaires) et L'Ordinateur Individuel (154.784 exemplaires). Le groupe a aussi lancé 01net, l'un des premiers sites médias français avec plus de 5,7 millions de visiteurs uniques, devant TF1 et Skyrock. Alain Weill n'a a jamais caché son intérêt plus particulier pour ce site qui doit permettre à NextRadioTV d'accélérer son développement sur la Toile. Sans compter que 01net a fait des petits comme 01men et CadresOnline.

Tests a réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 71 millions d'euros (dont 12,5 millions d'euros grâce aux activités numériques) et un bénéfice d'exploitation de 5 millions d'euros dont 4,5 millions d'euros dans Internet.