Siemens : le président Heinrich von Pierer démissionne

Le président du conseil de surveillance de Siemens a fait connaître sa décision jeudi soir. Il va être remplacé par Gerhard Cromme, actuel président du conseil de surveillance de ThyssenKrupp. Un nouvel épisode qui fait suite à la série de scandales de corruption qui secoue le groupe depuis l'automne. Du coup, le titre Siemens bondit à son plus haut niveau depuis six ans.

Heinrich von Pierer abandonne la présidence du conseil de surveillance de Siemens. Dans un communiqué publié jeudi soir tard dans la soirée, l'ancien patron du groupe allemand a indiqué qu'il remettrait sa démission lors de la prochaine séance du conseil prévue le 25 avril. Il endosse ainsi la responsabilité des diverses affaires de corruption, qui entache le groupe depuis l'automne dernier.

Du coup, le titre Siemens évolue ce vendredi matin au plus haut depuis six ans à la Bourse de Francfort. Il
bondit de 3,73% à 89,99 euros sur un indice des valeurs vedettes Dax en hausse de seulement 0,74%.

Gerhard Cromme, le président du conseil de surveillance de ThyssenKrupp qui siège également au conseil de Siemens où d'ailleurs il préside la commission chargée de contrôler que toute la lumière soit faite dans les affaires de corruption, va le remplacer jusqu'au renouvellement du conseil prévu au cours de la prochaine assemblée générale le 24 janvier 2008.

"J'ai toujours défendu la position que les devoirs vis-à-vis de la société et de ses plus de 400.000 salariés devaient prévaloir sur tout autre intérêt. Une responsabilité personnelle dans le cadre des enquêtes en cours n'a pas été la justification à ma décision" a indiqué Heinrich von Pierer, dans un communiqué publié à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires de Volkswagen où il était présent, en tant que membre du conseil.

Depuis longtemps les médias dénoncaient les affaires qui ont déstabilisé le groupe alors qu'il était président du directeoire. Malgré tout, il s'était formellement opposé à partir, jusqu'à jeudi soir .

Dans sa dernière édition, l'hebdomadaire Der Spiegel indiquait que plusieurs membres du conseil de surveillance du conglomérat allemand faisaient pression afin qu'il démissionne. Aussi bien des représentant des salariés que des actionnaires auraient demandé à Heinrich von Pierer de partir.

Ses liens avec son successeur, Klaus Kleinfeld, président du Directoire de Siemens, ont de surcroît toujours été très tendus, ce dernier lui reprochant indirectement de ne pas lui laisser toute la marge de manoeuvre nécessaire à sa politique.

Le contrat de Klaus Kleinfeld qui arrive à terme en janvier prochain doit d'ailleurs être examiné lors de la prochaine réunion du conseil la semaine prochaine, à la veille de la publication des comptes des six premiers mois de l'année. La démission de l'ancien fer de lance de l'industrie allemande devrait faciliter désormais la prolongation de son contrat, ne serait ce que pour éviter trop de remous à l'intérieur du groupe.

La démission d'Heinrich von Pierer, proche de la chancelière Angela Merkel puisqu'il préside le conseil pour l'innovation et dont le nom avait même circulé pour la présidence de la République finalement confiée à Horst Köhler, est de dernier rebondissement des scandales qui éclaboussent plusieurs divisions du groupe depuis quelque temps.

Certains experts n'excluent pas toutefois que le siège de Kleinfeld puisse à terme vaciller. Une chose est sûre: Pierer parti, il ne peut plus se permettre le moindre faux pas.

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