Pirelli discute avec l'espagnol Telefonica pour lui céder une part du capital d'Olimpia, la holding de contrôle de Telecom Italia avec 18% du capital de l'opérateur. Le groupe diversifié dans les pneumatiques, notamment, a confirmé l'existence de discussions avec des parties financières et industrielles, dont la compagnie Telefonica, en réaction à des informations diffusées dans les médias le week-end dernier.

Dans une interview accordée ce matin au quotidien Il Giornale, le président de Pirelli Marco Tronchetti Provera souligne que les revenus issus de l'opération, si elle se concrétise, seront utilisés pour investir dans d'autres activités que les télécoms. "Les ressources dégagées par cette opération que nous étudions redonneraient une nouvelle vie aux activités de Pirelli dans les pneumatiques, l'immobilier, l'environnement et la photonique", précise-t-il.

Telefonica a confirmé de son côté avoir ouvert une phase de négociation avec Pirelli. Le géant espagnol des télécommunications envisage une prise de participation minoritaire dans le capital d'Olimpia, le principal actionnaire de son homologue transalpin, comme le confirme un communiqué remis ce lundi à l'autorité boursière espagnole.

Telefonica "s'est vu offerte la possibilité de prendre une participation minoritaire dans le capital de la société italienne Olimpia, principal actionnaire de Telecom Italia", indique le groupe espagnol dans son communiqué. Des contacts préliminaires ont donc été pris avec Pirelli, le principal actionnaire d'Olimpia, ajoute Telefonica, qui précise toutefois qu'il n'existe pour l'instant "aucun accord sur un possible investissement ni sur d'éventuelles conditions".

La presse économique espagnole rapporte que Telefonica étudie une prise de participation de 30 à 35% dans Olimpia. Bien que l'opérateur ibérique "se soit engagé à ne pas faire de grandes acquisitions dans les prochains mois, les plus-values issues de la vente de sa participation dans Endemol pourraient lui donner la marge suffisante pour réaliser cette opération", selon le quotidien El Economista.

Telefonica n'est pas seul en lice, puisque le conglomérat indien Hinduja et le groupe de capital-investissement Blackstone ont déjà manifesté leur intérêt pour une prise de participation dans l'ex-monopole public italien. Le mois dernier, le quotidien russe Kommersant a rapporté que le groupe Sistema était lui aussi intéressé par le rachat à Pirelli d'une participation minoritaire dans Telecom Italia.

Pirelli recherche un ou des partenaires depuis qu'il a été contraint, en octobre, de racheter les parts de deux banques dans Olimpia, augmentant ainsi sa participation dans la holding et accroissant la probabilité que les autorités de régulation l'obligent à assumer les dettes d'Olimpia et de Telecom Italia, d'un montant total de 44,1 milliards d'euros.