La symphonie de Keersmaecker

La chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaecker fait vibrer les spectateurs du Théâtre de la Ville à Paris. Ses deux programmes où la musique est reine mettent en valeur la qualité des danseurs de sa compagnie Rosas.

Disons le clairement: tous ceux qui n'auront pas eu de places pour voir l'un ou les deux spectacles d'Anne Teresa De Keersmaecker à l'affiche du Théâtre de la Ville parce que quasiment complet peuvent profiter d'une soirée de rattrapage. Ce jeudi 10 mai, une sorte de rétrospective filmée du parcours de la compagnie Rosas dirigée par la chorégraphe est présentée à 20h30 à la Cinémathèque Française* dans le 12ème arrondissement de Paris. Des vidéos réalisées par Boris Van der Avoort permettent ainsi de retrouver certaines des grandes créations - "Rain" et autre "Fase" - de cette troupe basée à Bruxelles.

Anne Teresa De Keersmaecker est attendue dans ce qui est pour l'occasion la "Cinémathèque de la Danse" alors que sur le plateau du Théâtre de la Ville c'est soirée répertoire avec trois reprises: "Quatuor n°4" (musique de Béla Bartok), "Grande Fugue" (musique Ludwig van Beethoven) et "La Nuit transfigurée" (Musique Arnold Schönberg).

De la musique avant toute chose: telle est la marque de Keesmaecker. Et cette musique est interprétée sur scène, comme souvent avec la chorégraphe qui cherche souvent un corps à corps direct entre ses danseurs et les notes jouées 'live'. Ici quatre femmes pour le quatuor, huit hommes pour la Fugue et une déferlante mixte pour cette "Nuit" inspirée d'oeuvres du poète allemand Richard Dehmel (1863-1920) où le sexe et l'amour agissent comme forces centripètes.

Des instants magiques où souvent des mouvements, des phrases devraient-on dire, sont repris. C'est aussi une autre marque de la chorégraphe, faire entendre et voir une certaine répétition. Ce fut le cas lors de son premier programme présenté la semaine dernière sur une musique plus évidente pour ce projet, celle de Steve Reich. Là encore, percussionnistes/musiciens d'Ictus Ensemble et danseurs se sont fait échos pour créer des mouvements qui auraient pu être perpétuels s'ils n'y avait cette exceptionnelle technicité des danseurs et cet imaginaire du décalage de De Keersmacker qui ont fait de cette soirée Steve Reich un véritable événement.


Jusqu'au 13 mai au Théâtre de la Ville. Tél. : 01 42 74 22 77.
* Jeudi 10 mai à la Cinémathèque Française. 01 44 75 42 75.

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