La croissance allemande résiste mieux que prévu au choc de la TVA

Le produit intérieur brut allemand a enregistré au premier trimestre une croissance de 0,5% sur un an. La TVA, qui a augmenté de 3 points début 2007, a pesé sur une consommation déjà atone dans le pays.

La croissance allemande est ressortie plus ferme qu'attendu au premier trimestre, la vigueur de l'investissement ayant plus que compensé la faiblesse de la consommation des ménages consécutive à la hausse de la TVA. Selon la première estimation de l'Office fédéral de la statistique publiée ce mardi, le produit intérieur brut (PIB) allemand a ainsi enregistré au premier trimestre une croissance de 0,5% en données corrigées des variations saisonnières et ajustées des jours ouvrés par rapport au trimestre précédent. Les 55 économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une croissance de 0,3%. En rythme annuel, la première économie d'Europe affiche une croissance de 3,3% au premier trimestre. Les économistes tablaient en moyenne sur 3,1%.

L'Office a en outre relevé d'un dixième de point le chiffre de la croissance du quatrième trimestre 2006, qui ressort désormais à 1,0% par rapport au troisième. Le chiffre global de 2006 a lui aussi été révisé à la hausse, à 2,8% contre 2,7%. En données ajustées des jours ouvrés, la croissance ressort à 3,0%, là encore un dixième de point au-dessus du chiffre initial. Les analystes s'attendent à ce que la croissance allemande en 2007 soit proche des niveaux atteints en 2006, année où elle avait connu un rythme de progression sans précédent depuis six ans.

Côté points forts, l'Allemagne profite d'une éclaircie sur le marché de l'emploi, d'un volume d'investissements élevé des entreprises, de meilleures performances dans l'industrie manufacturière et le bâtiment, et d'une demande solide à l'exportation. Malgré l'euro fort et les anticipations d'un nouveau resserrement monétaire de la Banque centrale européenne en juin, les entreprises allemandes se montrent de plus en plus confiantes dans leurs projections sur l'année. En revanche, la consommation privée a comme prévu nettement freiné la croissance, principalement en raison de la forte hausse de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), souligne l'Office. La TVA a grimpé de 3 points à 19% début 2007. La mesure a pesé sur une consommation déjà par tradition atone dans le pays.

Michael Glos, ministre de l'Economie, s'est néanmoins félicité de cette première estimation, preuve, selon lui, que l'économie allemande a correctement absorbé le relèvement de la TVA. "La croissance allemande est robuste", a-t-il déclaré. "Il est particulièrement agréable de constater que l'un des moteurs de la croissance, selon les indicateurs, provient des niveaux élevés de l'investissement". D'après Michael Glos, cette estimation confirme la prévision du gouvernement, qui table sur une croissance de 2,3% du PIB sur l'année. Le détail des chiffres du premier trimestre doit être publié le 24 mai.

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