Airbus déterminé sur son plan d'économies Power8

Selon les syndicats, la direction d'Airbus a indiqué ce mercredi que les modalités de cession des six sites prévue dans son plan d'économie devraient être validées en juillet. Les repreneurs potentiels devraient les visiter à la mi-mai.

"Le plan Power 8 devrait permettre à Airbus d'économiser 7,5 milliards d'euros d'ici à 2010" : c'est ce qu'a déclaré ce mercredi à l'agence Reuters Marina Lensky, déléguée central CFTC d'Airbus, à l'issue d'un comité européen réunissant direction et syndicats à Toulouse, siège de l'avionneur, filiale du groupe EADS. Y participait Louis Gallois, le président d'Airbus et co-président exécutif d'EADS.

La responsable syndicale a ajouté que durant la même période, "notre business devrait nous rapporter huit à neuf milliards d'euros" et que ces économies et le produit de l'activité d'Airbus permettrait ainsi de dégager les "15,7 milliards d'euros nécessaires" pour compenser les retards du très gros porteur A380, lancer le nouveau long courrier A350 et préparer le successeur du monocouloir A320.

Le 26 février dernier EADS, la maison mère d'Airbus avait indiqué que le plan Power8 permettrait au constructeur européen de générer 2,1 milliards d'euros de résultat d'exploitation supplémentaire à compter de 2010 et de dégager cinq milliards de trésorerie cumulée de 2007 à 2010.

Le plan Power 8 se traduira par la suppression de 10.000 emplois en Europe sur quatre ans, dont la moitié chez des sous-traitants, ainsi qu'à la cession partielle ou totale de six sites dont, en France, Méaulte - qui devrait être repris par Latécoère - et Saint-Nazaire Ville, ainsi que Nordenham, Laupheim et Varel en Allemagne, et Filton en Grande-Bretagne.

Lors du comité de groupe, a précisé la responsable syndicale, la direction d'Airbus a indiqué que les modalités de cession des sites concernés devraient être validées en juillet, ajoutant que les "partenaires potentiels" les visiteraient à la mi-mai.

Selon la CFTC, un prochain comité de groupe européen devrait se dérouler le 27 avril à Toulouse, lequel devrait être précédé par un comité "restreint" le 18 avril. Jean-François Knepper, délégué syndical FO, a, lui indiqué à l'AFP (Agence France Presse) que "le comité européen a chargé deux cabinets d'experts, un allemand, l'autre français (...) d'analyser la plus-value que ferait Airbus dans la vente ou la filialisation de ses sites".

Tous ces débats interviennent chez Airbus sur fond de bras de fer entre les actionnaires de sa maison mère EADS. Ses dirigeants, s'appuyant sur une trésorerie du groupe de 4,2 milliards d'euros fin 2006, assure qu'il n'y a "pas urgence" à lever de l'argent frais. Le groupe aimerait toutefois pouvoir obtenir le feu vert des actionnaires, réunis le 4 mai en assemblée générale, pour une future augmentation de capital.

Mais si son principe semble acquis, ses modalités font l'objet d'un désaccord persistant, souligne-t-on de source proche du dossier. L'Etat français, qui détient 15% d'EADS et veut au moins rester à ce niveau, plaide pour une augmentation de capital ouverte à tous. Mais les actionnaires privés DaimlerChrysler (passé ces derniers mois de 30% à 15%) et Lagardère (15%, dont 7,5% en cours de cession), très réticents à remettre la main au pot, refusent cette opération, qui diluerait brusquement leur participation. Ils pourraient préférer reporter le problème via une émission d'obligations convertibles en actions.

La quetsion du versement ou non d'un dividende aux actionnaires suscite également des tensions. A cause de la crise chez Airbus (retards dans les programmes, changements de patrons...), EADS a vu en 2006 son bénéfice net plonger de 1,68 milliard d'euros à seulement 99 millions, évitant de peu de basculer dans le rouge. Compte tenu des efforts demandés aux salariés d'Airbus avec le plan Power8, Dominique de Villepin s'est dit opposé à la rétribution des actionnaires cette année.

De quoi provoquer l'ire des petits porteurs de titres EADS, qui ont déjà connu ces derniers mois le plongeon du titre et accusent Lagardère et DaimlerChrysler ainsi que des dirigeants actuels ou tout juste partis du groupe d'avoir cédé tout ou partie de leurs actions avant que ne soient connus les coûteux retards sur les programmes d'avions chez Airbus qui ont provoqué le plongeon d'EADS en Bourse.

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